Zimbabwe : Mugabe tend la main à l’opposition


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Le Président zimbabwéen, Robert Mugage, semble revenir à de meilleurs sentiments. Le discours qu’il avait tenu au lendemain de sa victoire aux élections générales, alors qu’il demandait aux membres de l’opposition d’aller se faire pendre, a changé. Ce samedi, Mugabe a appelé tous les Zimbabwéens à la réunification en promettant que son gouvernement allait embrasser tous les citoyens, y compris ceux qui contre son parti.

Après la pluie, le beau temps, serait-on tenté de dire. Le Président zimbabwéen, Robert Mugage, a promis samedi que son gouvernement allait embrasser tous les Zimbabwéens, y compris ceux qui sont contre son parti. La hache de guerre semble en voie d’être enterrée.

Qu’ils aillent se faire pendre

Au lendemain, de sa réélection au pouvoir, Robert Mubabe n’avait pas raté ses protagonistes qui, non contents des résultats qui attribuaient au Président sortant 61% des suffrages aux dernières élections générales du 31 juillet dernier, criaient au scandale. En réponse, Mugabe leur demandait bonnement d’aller se faire pendre. Outre le fait d’avoir nargué les opposants, principalement son ex-Premier ministre Morgan Tsvangirai, Robert Mugabe s’en était pris, et violemment même, à la communauté internationale, en ces termes : « Quant aux quelques pays occidentaux qui peuvent avoir une vision différente, négative, de notre processus électoral et de ses résultats, eh bien, il n’y a pas grand-chose que nous puissions faire pour eux. Nous les rejetons comme des gens vils dont nous devons pleurer la turpitude morale. Ils ont le droit d’avoir leurs opinions, pour autant qu’ils reconnaissent que la majorité de notre peuple a approuvé le résultat des élections », a balancé Mugabe lors de son discours d’investiture du jeudi 22 août dernier.

Répondre coup pour coup

Mugabe ne s’était pas arrêté en si bon chemin, il avait remis ça lors des funérailles d’un de ses proches en menaçant de répondre coup pour coup aux prochaines attaques des Occidentaux. « Ils ne devraient pas continuer à nous harceler. Des sociétés britanniques et américaines sont installées ici et nous les traitons bien. Le moment va venir où nous allons perdre patience. Ils ont des sociétés ici, à qui nous n’avons imposé ni sanctions ni contrôles, mais le moment va venir où nous rendrons coup pour coup. Tu me frappes, je te frappe. Notre attitude ne va pas continuer à être ce qu’elle était dans le passé, passive. Nous en avons assez, ça suffit », avait confié Mugabe, dimanche dernier, lors des funérailles de son ancien ministre, Kumbiraï Kangaï, décédé samedi, à l’âge de 75 ans.

Gouvernement d’union nationale ?

Alors qu’on s’attendait, suite à cette série d’attaques, que Mugabe durcisse davantage le ton, surtout après sa mise en garde contre les habitants de Harare et de Bulawayo qui avaient voté massivement en faveur de l’opposition lors des dernières élections générales, voilà que le Président tend la main à l’opposition. Ce samedi en effet, Robert Mugabe, dans une déclaration faite, a souligné que tous les Zimbabwéens avaient le droit de bénéficier de l’aide du gouvernement, indépendamment de leur appartenance politique. Une main tendue, qui n’a rien à voir avec les menaces et autres moqueries qui ont suivi le scrutin du 31 juillet. Certains observateurs s’attendent même à ce qu’il convoque Morgaan Tsvangirai dans les jours à venir, pour voir comment constituer avec lui un gouvernement d’union nationale.

Agé de 89 ans, Robert Mugabe vient d’être réélu Président du Zimbabwe pour la sixième fois consécutive. Il est au pouvoir depuis 1980, date de l’accession de son pays à l’indépendance.

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Je suis passionné de l’actualité autour des pays d’Afrique du Nord ainsi que leurs relations avec des États de l’Union Européenne.
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