Yek TV : première web-tv marocaine


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Yek TV est la nouvelle chaîne de télévision qui vient de faire son apparition au Maroc. Pas sur les téléviseurs mais sur Internet ! Et c’est un franco-américain, installé au Maroc depuis 3 ans, qui en est à l’origine : le producteur et réalisateur Olivier Lefèvre. Entretien.

De l’humour, des web-séries, de l’information et de la culture. Ce sont les ingrédients de la nouvelle web-tv marocaine, Yek TV, au slogan explicite : « La télé de demain « walakine » (mais) aujourd’hui ! » Transmettre librement des informations sans tabou et avec humour et donner aux jeunes Marocains un espace qui leur ressemble.

Afrik.com : A quand remonte le projet ?

Olivier Lefèvre : Tout a commencé en août 2008 avec l’octroi des licences de télévision au Maroc. Cela m’a encouragé à développer cette web-tv. De plus, le contenu télévisuel au Maroc est très limité, contrôlé et il n’y a pas beaucoup de programmation susceptible de rassembler les jeunes. Yek TV existe donc depuis octobre 2010 et sa maquette est en ligne depuis le 11 février dernier. Mais la version finale n’est disponible que depuis quelques jours.

Afrik.com : Expliquez-nous le concept

Olivier Lefèvre : A Yek TV, on essaie de transmettre les choses d’une autre façon. C’est une sorte de laboratoire pour la télévision de demain, comme l’indique notre slogan. Nous sommes un minimum engagés. Cette web-tv à aussi un côté éducatif, elle essaie de contribuer au rapprochement des cultures. C’est tout simplement un espace qui permet de s’exprimer.

Afrik.com : Quel est votre public ?

Olivier Lefèvre : Principalement un public web, surtout les jeunes et tous ceux qui ont accès quotidiennement à Internet, des francophones et arabophones qui s’intéressent à la culture, à l’art, à l’humour…

Afrik.com : Qui travaille sur le projet et comment le financez-vous ?

Olivier Lefèvre : Officiellement nous sommes trois : deux réalisateurs et un webmaster. Des amis participent également au développement de Yek TV. En ce qui concerne le financement, notre capital de départ nous suffit pour l’instant et nous vivons grâce aux commandes et appels d’offres d’annonceurs et d’agences. Ce qui fait fonctionner Yek, étrangement ce n’est pas l’argent, soi-disant nerf de la guerre, mais les idées. Tout est conceptualisé et chacun de nous a plusieurs casquettes. Nous avançons modestement et de manière indépendante.

Afrik.com : La liberté de ton revendiquée de Yek TV se retrouve dans certains sketchs qui mettent en scène des femmes qui s’expriment très librement. C’est plutôt rare dans un pays arabe. Ne craignez-vous pas la critique ou la censure ?

Olivier Lefèvre : Nous voulons juste mettre en exergue certaines choses. En ce qui concerne les comédiennes qui apparaissent sur Yek, elles s’expriment en effet assez crûment. C’est pour libérer un peu les esprits, une sorte de combat pour les femmes, car on leur donne un espace de liberté. Mais ça reste très décalé, très humoristique. Par ailleurs, nous ne craignons pas d’être censurés car nous avons reçu l’autorisation de la Haute autorité de la communication audiovisuelle pour mettre en place cette web-tv. Elle en connaît le principe et le contenu. De toute façon, le site Internet est hébergé à l’étranger. Mais le Maroc a un statut assez particulier dans le monde arabe : les mentalités sont plutôt évoluées, comparé à d’autres pays et je ne pense pas que ce soit dans son intérêt de recourir à la censure.

Afrik.com : Avez-vous l’intention de réaliser un sujet autour des mouvements sociaux au Maroc, un sujet sensible ?

Olivier Lefèvre : Rien de bien concret pour le moment. Nous sommes attentifs aux enjeux, à ce que l’on peut dire ou ne pas dire. Mais ce sera pour très bientôt. Dans tous les cas, je pense que nous arrivons au bon moment. Depuis la « révolution Facebook », tout se passe sur le Web alors on en profite…

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