Washington critique la politique du Nigeria face à Boko Haram


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Les Etats-Unis ont vivement critiqué le Nigeria qu’ils accusent de ne pas avoir fait le nécessaire pour mettre un terme aux attaques du groupe terroriste Boko Haram, qui retient en otage 223 lycéennes enlevées à la mi-avril.

Washington a fustigé la politique du Nigeria face à Boko Haram. Selon les Etats-Unis, les autorités Nigérianes ont laissé florir le groupe terroriste qui a enlevé à la mi-avril 276 jeunes lycéennes, dont 223 sont toujours en captivités. Washington pointe également du doigt la lenteur du gouvernement à réagir après le rapt des jeunes filles. « En dépit des offres d’assistance des États-Unis et d’autres partenaires internationaux, la réponse du gouvernement nigérian à cette crise a été d’une lenteur tragique et inacceptable », a déclaré jeudi Robert Menendez, président de la commission des Affaires étrangères du Sénat, rapporte l’AFP. Le sénateur démocrate a exhorté le président Goodluck Jonathan, également très critiqué dans son pays, à faire preuve de leadership lorsque sa nation exige.

Même son de cloche pour le ministère américain de la Défense, dont l’une de ses responsable, Alice Friend, a déploré que « les forces de sécurité nigérianes aient été lentes à s’adapter et à mettre en œuvre de nouvelles stratégies et tactiques face à la menace sophistiquée » que représente Boko Haram. Par conséquent, les États-Unis « pressent le Nigeria de modifier son approche à l’égard de Boko Haram », a ajouté un directeur du bureau Afrique du département d’État, Robert Jackson.

L’armée nigériane responsable de violations

Depuis le 13 novembre 2013, lorsque les Etats-Unis ont classé Boko Haram comme « organisation terroriste étrangère pour ses liens avec Al-Qaïda au Maghreb Islamique, le gouvernement américain avait insisté sur l’approche globale » que devait adopter le Nigéria dans sa lutte anti-terroriste. Sans succès. Washington accuse aussi l’armée nigériane de commettre de nombreuses violations des droits de l’homme dans sa lutte contre Boko Haram. « Lorsque des soldats détruisent des villes, tuent des civils, arrêtent des innocents en toute impunité, la méfiance s’installe chez les populations », a fustigé Robert Jackson.

Selon le Pentagone, « le Nigeria est un partenaire avec lequel il est extrêmement périlleux de travailler, assurant que Washington ne « fournissait pas d’assistance aux escadrons de la mort ».
De son côté, le gouvernement américain est aussi critiqué par les républicains pour avoir mis des mois, en 2012 et 2013, à se décider à inscrire Boko Haram et le groupe Ansaru sur sa liste « terroriste ».
« Nous aurions pu le faire plus tôt. Mais l’important est de l’avoir fait. C’est une organisation qui est devenue une menace internationale et à laquelle on doit répondre par une coopération internationale », rétorque Robert Jackson du Département d’Etat.

En attendant, les recherches intensives se poursuivent pour retrouver les lycéennes qui risquent des violences sexuelles ou d’être vendues comme esclave.

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