Wafaa Ammouri, une haltérophile aux JO


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Wafaa Ammouri, 19 ans, est la première haltérophile marocaine à représenter son pays aux Jeux Olympiques. Alors que le Royaume n’a pas envoyé d’haltérophiles aux JO depuis 1996, tous les espoirs reposent sur la jeune et jolie athlète et sur son compatriote, Zouaki Yassine. Arrivée seconde aux derniers Championnats d’Afrique, Wafaa prépare activement le rendez-vous d’Athènes, qui débute le 13 août.

Wafaa Ammouri, 19 ans, se prépare activement pour les prochains Jeux Olympiques d’Athènes (13-29 août). La jeune fille, gracieuse brunette au visage encore enfantin, s’entraîne studieusement à soulever des poids plus lourds qu’elle. En effet, Wafaa participera à la compétition sportive en tant qu’haltérophile. Une première pour le Maroc, qui n’avait jamais envoyé de femme défendre cette discipline aux JO.

Wafaa a déjà un palmarès plus qu’honorable. Elle a été classée seconde aux Championnats d’Afrique d’haltérophilie en Tunisie (3-6 mai derniers), en remportant trois médailles d’argent et trois de bronze dans la catégorie des 63 kg. Puis elle s’est distinguée lors du Championnat marocain. « C’était le test. Seuls les meilleurs étaient appelés à partir à Athènes », dit-elle. « J’étais très contente et je vais faire au mieux pour mon pays, pour moi et pour ma famille. »

Du karaté à l’haltérophilie

Originaire d’El Jadida, Wafaa a commencé l’haltérophilie il y a quatre ans « par pure coïncidence », explique-t-elle. « Je faisais du karaté dans un club de ma ville et Mohamed Nouhassi, responsable du lieu, m’a proposé d’essayer l’haltérophilie. » Ce dernier, qui est devenu son entraîneur, se souvient : « J’avais envie de proposer ce sport à Wafaa et un ami, ancien entraîneur d’haltérophilie, a tout de suite repéré en elle les conditions physiques (taille et force) nécessaires pour en faire une championne. Nous nous sommes mis au travail, avec pour objectif les Championnats d’Afrique. Elle y a fait une très bonne participation. Si elle n’a pas décroché l’or, c’est qu’il lui manque encore de l’expérience, elle n’a que 19 ans ! Elle a beaucoup de potentiel et je pense qu’elle est promise à un grand avenir dans le milieu. Les prochains enjeux ce sont bien sur les JO et les Championnats du monde en 2005. »

Même si Wafaa revient bredouille d’Athènes, elle affirme vouloir continuer ce sport coûte que coûte et « pendant longtemps ». Cadette d’une famille de cinq frères et d’une sœur, Wafaa a dû imposer son choix. « L’haltérophilie est un sport très physique et très difficile, surtout pour une fille. Au début, mes parents n’étaient pas trop pour. Mais ils ont vu que j’étais capable d’arriver à un certain niveau et sont contents pour moi. » La jeune athlète a également dû interrompre ses études pour pouvoir participer aux entraînements de l’équipe nationale, qui ont lieu matin et après-midi. Et elle n’est pas rémunérée par le club. « Ça n’a pas d’importance », affirme-t-elle. « L’argent n’est pas ma priorité, je verrais plus tard si je dois travailler à côté. »

Sept haltérophiles marocaines

Mohamed Nouhassi a de quoi être fier de sa petite protégée. Seules sept femmes pratiquent l’haltérophilie à ce niveau au Maroc. Deux d’entre elles (dont Wafaa) appartiennent au Club olympique El Jadida (propriété de l’Office chérifien des phosphates), présidé par Abdallah Tourati. Wafaa soulève 75 kg à l’arraché et entre 95 et 100 kg à l’épaulé. Ces poids sont les objectifs qu’elle s’est fixés pour Athènes.

Le Maroc n’avait pas envoyé d’haltérophiles aux JO depuis 1996. Cette année, Wafaa s’envolera pour la Grèce avec son compatriote Zouaki Yassine, du WAC de Casablanca, qui a obtenu le plus grand nombre de points aux derniers Championnats d’Afrique. Un nouveau souffle pour l’haltérophilie marocaine ?

Les photos sont de Mohamed Douma

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