Vers une crise de l’immobilier africain à Paris


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Petit pavé dans la mare françafricaine, une plainte a été déposée la semaine dernière sur le bureau du Procureur général de Paris. Son objet ? Le patrimoine immobilier de quelques présidents africains plutôt bien en cour en France. L’occasion rêvée pour revoir ses cours de géographie immobilière de la Françafrique à Paris.

De notre partenaire Bakchich.info

Les associations « droits-de-l’hommiste » ont un vilain défaut, elle se méfient de tout. Et cherchent souvent la petite bête. Sherpa, Survie et la fédération des Congolais de la diaspora en tête.

Le 27 mars dernier, elles n’ont rien trouvé de mieux que de déposer un imposant mémo, (14 pages sans les annexes tout de même) sur le bien encombré bureau du Procureur de la République de Paris. Assorti d’un dépôt de plainte contre, dans le désordre, le président congolais Sassou Nguesso, son acolyte gabonais Omar Bongo, l’équato-guinéen Tedoro Obiang, l’angolais Dos Santos, sans oublier le burkinabé Blaise Compaoré.

Une fois n’est pas coutume, ces doux présidents adulés par leurs populations ne sont pas accusés des pires méchancetés contre leurs opposants. Seulement d’être friands des villégiatures françaises, particulièrement parisiennes.

Mesquines, les ONG veulent les taper au porte-feuille, arguant que nombre de leurs achats immobiliers ne seraient possibles que via des « détournements de biens publics et/ou de recel de bien publics ». Car osent les trois larrons, « personne ne peut croire sérieusement que ces biens immobiliers, dont la valeur est aujourd’hui pour certains d’entre eux de plusieurs millions d’euros, ont pu être acquis par le seul fruit de leurs salaires ». Et les perfides d’ajouter que « cette observation est encore plus valable s’agissant des membres de la famille de ces dirigeants […] puisque dans bien des cas ils sont sans profession ou leur profession est ignorée ».

Tant d’acrimonie, ne peut bien évidemment, qu’être un symptôme de jalousie… Sentiment bien compréhensible au demeurant, devant l’impressionnant patrimoine immobilier amassé, au fil de leurs années de règne par les président africains ou par leur clan. Prudent autant que généreux, les chefs d’États africains rechignent dans la majorité des cas, à apparaître eux-mêmes comme propriétaires.

La tropicalisation du XVIe arrondissement parisien

La palme du bon goût –d’aucuns diraient du snobisme- revient sans conteste au grand président gabonais, Elhadj Omar Bongo Ondimba. Du haut de ses quarante années de règne, le bon Omar a eu le temps de se constituer un petit parc fort coquet. Pas moins de cinq biens, tous dans le XVIe arrondissement parisien, dont le fameux hôtel particulier de la rue Dosne où il aime à recevoir les hommes politiques français en mal de conseil. Et encore, l’appartement de l’avenue de Iéna n’est-il pas comptabilisé (cf. Bongo le Squatteur)

Derrière le maître de Libreville, ses augustes pairs font presque figures de parents pauvres. Comme tant de familles, le clan Nguesso a fui l’agitation du centre -seulement un appartement dans Paris intra-muros, dans le douillet 7e arrondissement tout de même – pour la proche et chic banlieue. À la volée un hôtel particulier, humble villa de 700 m2 estimée entre 5 et 10 millions d’euros au Vésinet (Yvelines), de multiples appartements à Courbevoie et une autre propriété à Argenteuil. Un parc honorable. Sans doute le président Nguesso a-t-il pris quelques conseils auprès de son gendre Omar Bongo…

D’autres, comme Compaoré essaient, petitement de suivre le maître Omar, précurseur de l’immobilier africain à Paris. Le président burkinabé, par le truchement de sa douce Chantal, dispose à loisir d’un appartement dans le XVIe arrondissement parisien. Tout nouvel émir pétrolier, l’equato-guinéen Teodore Obiang commence tout juste à faire ses courses. Lui aussi dans le XVIe, avec un hôtel particulier sur la très prisée avenue Foch.

Enfin, dernier –ou plus discret- de cordée, l’ami angolais Eduardo Dos Santos. Seul bien répertorié, une « villa absolument somptueuse au cap d’Antibes ». Mais depuis que la justice française s’obstine à poursuivre ses bons amis, Arkady Gaydamak, Pierre Falcone Charles Pasqua etc. dans l’affaire de l’Angolagate, le bon Eduardo boude la Côte d’Azur.

Reste à savoir si la plainte déposée contre tout ce gentil monde, pour recel de détournement de biens publics, aura les mêmes fâcheuses conséquences…

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