Une nouvelle assurance maladie rwandaise


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Drapeau du Rwanda
Drapeau du Rwanda

Le 1er mars prochain, la  » Rwandaise d’assurance maladie  » verra le jour. Destinée dans un premier temps aux fonctionnaires, elle va permettre à plus de 40 000 Rwandais de bénéficier – enfin – d’une couverture sociale.

Plus de 40 000 fonctionnaires rwandais bénéficieront d’une assurance-maladie à compter du 1er mars 2001. Une première, du moins pour les agents de l’Etat. En effet, le système d’assurances qui existe au Rwanda est à caractère commercial et n’est accessible qu’à 3 000 hauts fonctionnaires. Pour l’instant une seule mutuelle couvre 49% de la population. Ainsi, même si la prochaine  » Rwandaise d’assurance maladie  » (Rama) est d’abord destinée aux fonctionnaires, le but du gouvernement est de couvrir toute la communauté nationale.

Un travail de longue haleine.  » Depuis deux ans, le gouvernement tente de créer une couverture sociale et une caisse de prévoyance pour les agents de l’Etat. La fonction publique a fait appel à une société privée il y a deux ans, mais cela n’a pas bien fonctionné. C’était une situation provisoire « , explique Claude Sekabaraga, médecin et responsable de la section pour la promotion de la qualité des soins au ministère de la Santé.

15% problématiques

Principal obstacle à la création d’une assurance maladie : son coût. Une étude a en effet montré qu’il faudrait une contribution des salariés à hauteur de 20% pour un salaire de base. Pour l’instant, le projet prévoit des retenues sur salaire à concurrence de 15% et une contribution de l’Etat de 5% pour chaque personne. 15% : un chiffre qui fait mal.  » Beaucoup demandent que ce pourcentage soit ramené à 10% pour la personne et 10% pour l’Etat. Le salaire de base au Rwanda est de 37 000 FCFA (370 FF), constitué en majorité par des primes (pour ne pas augmenter les salaires, l’Etat les rallonge par des primes, Ndlr). Ces 15% posent donc un vrai problème « , note M. Sekabaraga.

Pour autant, les fonctionnaires rwandais attendent la Rama avec impatience. L’assurance privée, qui ne concerne pour l’instant que 3 000 personnes, a créé une division au sein des agents de l’Etat. Selon M. Sekabaraga,  » Il fallait mettre tout le monde au même niveau. De plus, il y avait beaucoup de problèmes de remboursements avec cette société, des problèmes de contrats entre les pharmacies. Les agents n’étaient pas du tout contents de ce régime « .

L’exemple du Burundi

La Rama va donc permettre à environ 44 000 agents, enseignants – qui représentent 30 000 des 44 000 agents – et policiers de s’assurer, eux et leur famille. C’est la vraie nouveauté :  » L’assurance privée ne couvre pas plus de quatre personnes d’une même famille. La nouvelle assurance va couvrir toute la famille, même les orphelins qui ne sont pas adoptés officiellement mais qui sont reconnus comme personnes à charge « , explique Claude Sekabaraga. Autre avantage : un ticket modérateur qui permet d’aller dans n’importe quel centre de soins.  » Avant, il y avait des limitations pour les catégories de services et cela posait des problèmes « , continue-t-il

Pour élaborer la Rama, une commission a été créée par le Premier ministre, il y a à peu près huit mois, composée du secrétaire général de la fonction publique, d’un médecin de la primature et de quatre fonctionnaires au ministère de la Fonction publique et de la Santé. La Rwandaise d’assurance maladie s’inspire du fonctionnement de la mutuelle du Burundi, qui existe depuis 20 ans. Le gouvernement procède en ce moment à l’immatriculation des agents au niveau des communes et les contrats sont en train d’être préparés. Les agents de trois préfectures et de la capitale restent encore à immatriculer avant la date du 1er mars.

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