Une famille, ce n’est pas le résultat de tests ADN


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Le Parlement français examine un nouveau projet de loi destinée à restreindre encore une fois le regroupement familial. Après l’obligation de l’apprentissage du français, voici que des députés prétendent « proposer » des tests ADN pour s’assurer de la filiation des enfants. Chacun sait qu’en fait, ces tests seront imposés.

La volonté de pallier l’absence de documents d’état civil ou la fraude
travestit la réalité quotidienne que les étrangers candidats au
regroupement familial vivent. Dans les faits, les consulats vérifient
quotidiennement les documents qui leurs sont produits, n’hésitent pas à
les remettre en cause, à en demander de supplémentaires voire à prendre
prétexte d’une perte pour les solliciter à nouveau. C’est ainsi que
certaines personnes attendent depuis des années des visas qu’ils sont en
droit d’obtenir sous couvert d’un arbitraire de plus en plus systématique.

Imposer aux étrangers, ayant le droit de s’établir en France pour tout
simplement vivre une vie de famille normale, un test ADN, c’est non
seulement renforcer l’arbitraire (et le coût déjà exorbitant des
formalités) mais c’est admettre que les étrangers et leurs familles
n’ont pas les mêmes droits fondamentaux que les français.

La France interdit, en effet, hors décision de Justice ou besoins
médicaux, de procéder à de tels tests tout simplement parce qu’elle
considère, à juste titre, que la définition de la famille ne se borne
pas au lien biologique.

Réduire la filiation au seul lien biologique, c’est non seulement
appliquer un traitement discriminatoire aux étrangers mais c’est aussi
nier qu’une famille, ce sont des liens d’une autre nature que ceux du sang.

En décidant d’imposer un tel test aux étrangers, le législateur français
nie l’histoire personnelle de chacun.

C’est l’humanité d’hommes, de femmes et d’enfants qui est déniée en la
réduisant à une chaîne de molécules.

Nous voulons affirmer solennellement que, venant après de multiples
mesures restrictives et vexatoires, après les propos insultants tenus à
Dakar par le président de la République française, nous ressentons cet
amendement de la majorité des députés français comme une injure faite à
notre identité humaine.

Nous n’acceptons pas que la France institue ainsi une xénophobie d’Etat.

FIDH

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