Un travail de journalistes


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 » Je suis convaincu que la libre circulation des nouvelles et des idées est le catalyseur le plus important pour le développement économique et social et pour la prospérité du Continent.  » Ainsi parle le journaliste libérien Kenneth Y.Best, qui fut le rédacteur en chef de plusieurs titres au Liberia et en Gambie, puis fut successivement expulsé de ces deux pays et qui enseigne désormais son métier à l’université d’Harvard, à Boston aux Etats-Unis.

La question de savoir lequel, du développement ou de la liberté, doit précéder l’autre est tranchée depuis longtemps, contrairement à ce que voudraient nous faire croire certains esprits philistins, selon lesquels il s’agirait d’un nouvel avatar du débat insoluble – et donc inutile – sur la préexistence de la poule ou de l’œuf. Bon prétexte pour ne rien dire et ne rien faire, sage précaution de nanti, fort éloignée de notre propos à l’heure où nous vous proposons notre nouveau dossier : les médias en Afrique. Car partout dans le monde, même en Chine, la liberté a apporté la prospérité, laquelle en retour évite aux hommes d’accepter n’importe quel mensonge pour argent comptant.

De l’argent, justement, il sera souvent question dans ce dossier. Le nerf de la guerre est aussi celui des médias, et les journalistes africains y sont soumis, désormais, plus qu’à la censure. Rien n’est facile pour les Mercure africains de 2001, rien ne va de soi, sinon la conscience d’être dans le sens de l’Histoire, en donnant toujours plus la parole aux faits, et finalement à leurs concitoyens.

L’information est une valeur économique

Cela s’avère de plus en plus chaque jour : l’information est une valeur économique. A Afrik.com, nous partageons avec nos confrères exerçant en Afrique l’idée qu’elle est aussi une valeur civique, une valeur de société, une valeur humaine infiniment précieuse. Plus que pour tous les autres dossiers, il nous est impossible de ne pas nous sentir impliqués dans le sujet traité aujourd’hui. Nous sommes naturellement solidaires de tous ceux qui, en Afrique, ont décidé un jour de  » faire un journal « . La belle, la prodigieuse aventure pour tout journaliste !

Nous nous sommes intéressés à eux, préférant vous donner des approches complémentaires de leurs expériences que de prétendre être exhaustifs. La radio, la presse, l’Internet, l’audiovisuel de cinquante-trois pays forment un tel patchwork qu’il aurait été illusoire d’en chercher toujours le trait commun. En menant ce travail à hauteur d’homme, nous avons également voulu éviter de tirer des conclusions hâtives sur la consommation des médias, la censure, le marché publicitaire, le développement du web, …

Cela n’empêche pas que quelques solides tendances se soient dégagées de notre travail : la dégradation relative de la sécurité des journalistes et celle, absolue, de leurs conditions économiques ; la floraison de médias libres et la persistance d’îlots de grise uniformité ; la progression patiente et inéluctable des médias électroniques et la vague irrésistible des radios de proximité, le rôle éducatif croissant de la télé…

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