Un tour au marché aux chèvres de Douala


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Marché aux chèvres de Douala
Marché aux chèvres de Douala

Le foirail de Douala, communément appelé marché aux chèvres, en raison du nombre très élevé de ce ruminant qui s’adapte très facilement à des climats divers, est l’endroit le plus visité par la population. Situé à quelques centaines de mètres du marché central, on y vend presque tous les animaux domestiques : des bœufs, des porcs, des moutons et évidemment des chèvres. Ce sont des milliers de jeunes qui vivent directement ou indirectement de cette activité florissante au cœur de la ville de Douala.

Envoyé spécial au Cameroun,

Malgré sa cherté, la viande de chèvre est très consommée dans la capitale économique du Cameroun, Douala. Cette viande rouge est présente dans les assiettes de tous les restaurants et gargotes de la ville. De la chair aux pattes, sans oublier la tête et les entrailles de la bête, tout y passe. La chèvre est aussi présente pendant la dot, dans plusieurs cultures du Cameroun. Un symbole dans  le mariage bamiléké, douala… Pour mieux comprendre ce commerce, nous avons fait un tour au marché aux chèvres de Douala où nous avons fait la rencontre d’un vendeur du nom de Mouctar Bahbour, originaire du Nord du Cameroun.

Mouctar Bahbour
Mouctar Bahbour

À notre arrivée sur les lieux, il s’est levé brusquement et commence à nous présenter ses animaux, pensant que nous étions de potentiels acheteurs. Lorsque nous avons  voulu prendre quelques photos des animaux, ils ont clairement demandé de payer. « Vous allez donner 5 000 FCFA, ici c’est le Cameroun, on ne fait rien pour rien », a dit un homme assis sur le banc. Mais, Mouctar Bahbour, calme le jeu et ramène l’homme à la raison. Il a d’ailleurs gentiment accepté de nous en dire plus sur leur secteur. « Je vends des animaux depuis plus de 20 ans. Je suis à Douala depuis presque 17 ans. Mes chèvres viennent du Nord du Cameroun d’où nous les commandons, pour les acheminer ici au marché », raconte-t-il.

Il révèle que l’acheminement de ces animaux au marché aux chèvres de Douala ne se fait pas sans peine, tellement le transport coûte cher, en plus des taxes et les tracasseries policières. « Pour parvenir à convoyer ces animaux à Douala, c’est la croix et la bannière. Le transport est fastidieux à cause des problèmes que nous rencontrons en chemin. Déjà, il faut payer en moyenne 10 000 FCFA par tête s’agissant du transport, sans compter que les policiers nous prennent également de l’argent. Arrivé sur place, il faut aussi payer 200 FCFA par tête comme taxe vétérinaire. Mais, nous sommes obligés de faire avec. D’ailleurs, c’est pourquoi les bêtes coûtent chers », a fait savoir Mouctar Bahbour, qui a été interrompu par un préposé à la propreté de son enclos de fortune, ,ommé Canal B.

Troupeau de chèvresIl faut reconnaître que les chèvres coûtent très cher à Douala. Elles sont généralement cédées entre 25 000 et 85 000 FCFA, en fonction de la taille, de l’âge et de la race. Sa clientèle, nous dit-il, est diverse et variée. Mais elle compte plus de bouchers et de restaurateurs. Il a aussi des clientes qui ne viennent que lui acheter des têtes ou des boyaux. Comme un peu partout en Afrique, le milieu est délaissé par les autorités. « Nous demandons à l’Etat camerounais de nous aider à trouver un bon endroit pour mieux nous installer. Un marché moderne de bétails, car pour le moment, nous n’avons pas d’emplacement stable. En plus, nous avons souvent des problèmes pour l’abreuvage des animaux. On est obligé de remettre de l’argent aux gosses pour qu’ils aillent nous chercher de l’eau dans un puits derrière le marché », déplore Mouctar Bahbour.

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