Un possible mandat d’arrêt international contre Rokia Traoré


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Rokia Traoré
Rokia Traoré

Selon une information du média français RFI, la justice française émettra d’ici quelques jours, un mandat d’arrêt international à l’encontre de l’artiste malienne Rokia Traoré qui s’est soustraite de son contrôle judiciaire pour rentrer dans son pays d’origine, le Mali. Le parquet général aurait déjà introduit cette réquisition contre la jeune femme.

La chanteuse malienne Rokia Traoré est placée sous contrôle judiciaire par la justice française, depuis fin mars 2020, dans le cadre d’une affaire de garde d’enfant l’opposant à son ancien conjoint. Elle était donc interdite de quitter le territoire français et devrait être transférée en Belgique pour une procédure en cours dans ledit pays. Mais l’épidémie du Coronavirus a retardé son extradition. Le 9 mai, elle a violé les termes de la décision de justice en s’envolant pour le Mali. Ce déplacement est même considéré comme une fuite et les enquêteurs ont trouvé des éléments qui prouvent que la chanteuse s’est frauduleusement soustraite de la décision de justice.

D’abord, le 15 mai 2020, elle devrait se présenter au commissariat conformément aux exigences du contrôle judiciaire dont elle fait objet, mais elle ne s’y est jamais rendue. Ensuite, une fois au Mali, la jeune femme a fait des publications sur les réseaux sociaux, expliquant les raisons qui l’ont motivée à quitter la France pour retourner dans son pays d’origine. Elle a posé cet acte pour rejoindre sa fille qui est dans le pays pour éviter que la garde ne lui soit retirée. Pour les enquêteurs français, cette publication est un élément à charge contre elle.

Bamako propose une solution à l’amiable

Dans les jours suivants, la chambre de l’instruction émettra un mandat d’arrêt contre la chanteuse franco-malienne. Notons qu’il y avait déjà un mandat d’arrêt européen émis en Belgique contre la jeune femme et elle risque une peine d’emprisonnement si elle venait à se rendre en Europe.

Le ministre des Affaires étrangères du Mali propose que la question soit réglée à l’amiable. Il propose alors aux différentes personnes impliquées dans le différend de se concerter à Bamako dès que possible pour essayer de trouver un terrain d’entente.

La convention de Vienne : une possible échappatoire pour Rokia Traoré

L’avocat de l’artiste, Me Kenneth Feliho, joue la carte de la compassion. Dans une publication du dimanche 17 mai, il avait affirmé que sa cliente est « une mère aux abois qui a peur qu’on lui arrache son enfant, c’est pour ça qu’elle est partie au Mali, où elle habite ». Il affirme également qu’il n’est pas surpris de l’émission d’un mandat d’arrêt international contre sa cliente. Il précise néanmoins que Rokia Traoré possède un passeport diplomatique malien et que son dernier voyage devrait être vu comme celle « d’une diplomate en difficulté en Occident » et qui a battu en retrait dans son pays. Vu sous cet angle, l’artiste pourrait tirer son épingle du jeu, car la convention de Vienne la protège.

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