Un masque Fang vendu 4,2 M€ en France crée la polémique


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masque Fang
Masque Fang

Estimée à 400 000, un masque Fang du XIXe siècle est finalement parti pour près de 4,2 millions d’Euros hier lors d’enchères à Montpellier, dans le Sud de la France. La vente a été perturbée par des citoyens gabonais qui réclament la restitution du masque au Gabon, qui pourrait être son pays d’origine.

Le masque Fang d’Afrique centrale a été retrouvé dans le grenier d’une maison familiale des descendants d’un ancien gouverneur colonial français, Monsieur René-Victor Edward Maurice Fournier. Il fut en poste à Dakar et au Congo et selon les informations de la salle de vente aux enchères de Montpellier, il aurait récupéré ce masque lors d’une tournée au Gabon.

Estimé entre 300 et 400 000 Euros, le masque a finalement été adjugé près de 4,2 millions d’euros, une somme qui s’expliquerait par le très bon état du masque et le faible nombre de pièces de ce type existant encore. Lors de la vente, une demi-douzaine de ressortissants gabonais ont demandé la restitution de l’œuvre à son pays d’origine.

il faut noter que la France vient de restituer 26 œuvres d’art au Bénin dans le cadre d’un processus initié par l’ex ministre de la Culture, Franck Riester. La vente d’un aussi bel exemplaire d’un masque Fang, qui a appartenu à une société secrète gabonaise, la société du Ngil, a ainsi entrainé des réactions très fortes sur les réseaux sociaux. Certains ont même invoqué une malédiction sur la descendance du colon qui aurait dérobé cet objet.

La question de la sauvegarde du patrimoine culturel africain est un sujet essentiel, mais la question se pose dans le cas présent de retrouver la trace, dans une période relativement ancienne, de la façon dont le gouverneur colonial Fournier serait entré en possession de cet objet. Cela peut être un vol délibéré, la puissance occupante pouvant se permettre de saisir les objets, mais cela peut aussi être un cadeau d’un dignitaire africain, ou un achat en bonne forme. La question de l’éventuelle restitution d’un tel objet resterait entière, mais les fondements seraient plus ou moins solides. En cas de vol ou de saisie arbitraire du masque, la restitution parait couler de source, mais si on peut démontrer un cadeau ou une vente, les termes seraient moins évidents.

Lire aussi les échanges entre deux artistes, Alioune Bâ de l’association Seydou Keïta et Jean-Baptiste Ganne sur la question.

En attendant, les internautes ont pris leur parti sur ce dossier et demandent ouvertement que la vente soit annulée et le masque rendu au Gabon.

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