Un avant-goût de l’école pour les plus démunis


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Tous les enfants n’ont pas la chance de prendre le chemin de l’école. Certains d’entre eux vivent aux alentours de la paroisse Marie-Immaculée dans la banlieue de Dakar, au Sénégal. Son centre pré-scolaire, dénommé le Bon Samaritain, offre ainsi l’opportunité aux enfants les plus pauvres d’accéder à un minimum de savoir.

Donner la possibilité à des enfants démunis de se familiariser avec le monde scolaire, qu’ils n’ont ou n’auront jamais l’occasion de connaître, c’est tout le propos du centre Le Bon Samaritain de Dakar. Au cœur de la paroisse Marie-Immaculée, dans le quartier Parcelles Assainies, situé dans la banlieue de dakar, il accueille entre 220 et 230 enfants âgés de 3 à 15 ans. Ce centre, créé en 1997, on le doit au Père Joseph Giordano, membre de la congrégation des Missionnaires Oblat Marie-Immaculé, alors curé de la paroisse dakaroise. « Entre 1997 et 1998, le Sénégal, et tout particulièrement la ville de Dakar, a dû faire face à un afflux de réfugiés fuyant la guerre dans leur pays, la Guinée Bissau. Le Père Giordano, en concertation avec la communauté paroissiale, a donc mis en place un centre d’accueil des réfugiés. Dix mois plus tard, il proposait de poursuivre cette expérience d’accueil, mais cette fois-ci en faveur de ceux qui vivaient autour de nous. C’est ainsi que le centre Le Bon Samaritain a vu le jour. Il accueille depuis des enfants de la rue ou issus de familles en situation difficile, aussi bien sur le plan matériel que psychologique », explique le Père Flavio Facchin, l’actuel curé de la paroisse Marie-Immaculée. Elle compte entre 700 et 800 000 habitants dont 16 000 sont chrétiens.

« L’essentiel pour nous est de pouvoir aider les plus démunis »

« C’est à cette même période, poursuit le Père Facchin, que notre collaboration a commencé avec la Fondation Raoul Follereau qui nous a aidé à constituer le centre et à recruter le personnel adéquat pour le faire fonctionner. Il comprend une petite section pour les enfants de 3 à 5 ans, une moyenne section pour ceux de 5 à 8 ans et une grande section pour les enfants de 8 à 10 ans. Nous recevons également des enfants agés de 11 à 15 ans, le maximum, qui n’ont jamais eu l’opportunité d’être scolarisés ». Ces enfants sont encadrés par sept moniteurs sénégalais sous la houlette de Jacques-Hubert Badji, le responsable du centre. Les enfants y sont reçus de 8 à 14h pendant toute l’année scolaire, c’est à dire entre mi-octobre et mi juin. Leur journée est rythmée par de multiples activités : jeux, travaux pratiques et enseignement. Les enfants les plus âgés reçoivent plus spécifiquement des cours d’alphabétisation. Et le Père Facchin précise, « nous ne sommes pas considérés comme une école et nous ne le souhaitons pas. Le centre est avant tout un lieu d’accueil pré-scolaire. Notre souhait est qu’ils puissent intégrer le plus tôt possible une école ». Cela vaut surtout pour ceux qui sont en petite et moyenne section

« L’essentiel pour nous est de pouvoir aider les plus démunis », explique le prêtre italien. C’est grâce aux responsables Caritas des 23 communautés ecclésiales de base, dont dispose la paroisse, que les cas les plus dramatiques sont portés à la connaissance de la communauté paroissiale. Récemment encore le Père Facchin a été interpellé par le cas d’une femme dont les 3 enfants de 7, 10 et 12 enfants n’avaient jamais été à l’école. Le plus jeune a été intégré au centre. « Une dizaine d’enfants environ sont signalés par les communautés de base », indique-t-il. A travers son action, Le Bon Samaritain offre ainsi la chance à des innocents de pouvoir vivre comme tous les autres enfants de la planète. D’ailleurs, durant la période estivale, en août, un centre aéré est ouvert pendant trois semaines. Au programme, des activités culturelles et de détente. « Ma rencontre avec Jésus Christ est comparable à un accident si l’on s’en tient au choc que j’ai ressenti », dit le père Flavio Facchin à propos de sa vocation. Mais l’on se rend bien compte au contact de cet homme à la bonne humeur communicative que cette rencontre n’avait rien d’accidentelle. Surtout quand on sait que des petits sénégalais ont besoin de lui.

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