Tuus : le nouvel hebdomadaire de lutte sénégalaise


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« Tuus », le nouvel hebdomadaire de lutte sénégalaise sera disponible dans les kiosques dès mercredi matin. Les amateurs du sport de combat pourront y trouver des analyses et éclairages sur la lutte sénégalaise, le sport national. L’hebdomadaire qui s’adresse aussi à la diaspora sénégalaise est édité par la société E-commerce du Sénégal. Thiendou Niang, le directeur de publication, présente le nouveau journal à Afrik.com.

Afrik.com : Quelle est la particularité de Tuus ?

Thiendou Niang :
Tuus est un hebdomadaire qui explique les faits et phénomènes de lutte. C’est véritablement un journal d’analyse. Un instrument pour apporter un éclairage sur les différents enjeux de la lutte sénégalaise. En effet, beaucoup de personne au Sénégal regardent les combats de lutte sans réellement savoir ce que signifient les différents phénomènes qui existent autour de ce sport de combat. Pour chaque combat, nous publions l’analyse d’un technicien qui aborde l’état mental et physique des lutteurs qui s’affrontent. Lorsque les lutteurs sont sanctionnés par le CNG, un organisme de régulation de la lutte, on leur retire un peu d’argent sur les cachets qu’ils touchent après chaque combat. Nous nous sommes rendus compte que beaucoup de Sénégalais se demandent où va cet argent. Dans ce numéro, des dirigeants du CNG ont accepté de répondre à cette question, alors qu’en général ils refusent d’aborder le sujet.

Afrik.com : Que signifie Tuus ?

Thiendou Niang :
Le Tuus est une chorégraphie, une danse que le lutteur effectue lorsqu’il rentre dans l’arène. C’est un pacte de communication qui lui permet de saluer ses amateurs et supporters. C’est aussi une façon pour le lutteur de montrer qu’il est prêt à affronter son adversaire. Grace à ce processus d’entrée dans l’arène, il peut ainsi montrer ses capacités athlétiques, esthétiques et présenter son palmarès. Chaque écurie, chaque lutteur a une chorégraphie qui lui est propre. Par exemple dans ce numéro, nous parlons de la chorégraphie du lutteur Balla Gaye 2. Un expert y explique comment à travers sa danse ce lutteur réussit à affirmer sa virilité et sa puissance.

Afrik.com : Comment financez-vous votre journal ?

Thiendou Niang :
Le journal est édité par la société E-commerce du Sénégal que je dirige avec deux autres personnes. Nous finançons ce journal par nos propres moyens. Nous sommes totalement indépendants. Nous avons créé cette société il y a un an. Nous proposons différents services sur internet : vente en ligne, référencement de sites internet, promotion de produits sur le web… les banques sénégalaises ont des difficultés à assurer la sécurité des ventes en ligne. Elles n’offrent pas de réponses pour les services de connectivité. Nous, nous avons trouvé en la lutte une réponse à ce problème et une alternative pour développer nos activités. La lutte est en effet un grand support de commercialisation car elle polarise beaucoup de Sénégalais. Aujourd’hui il faut savoir que beaucoup de produits bancaires, d’assurance, de crédits ou encore de communication sont promus à travers la lutte. Nous nous adressons notamment à la diaspora qui suit de très près les combats. Une version en ligne sera très bientôt disponible. Elle permettra de s’abonner au journal. Il sera aussi accessible sur Facebook et Twitter. Nous avons déjà plusieurs sites internet qui parlent de lutte, dont Gueewbi.sn (l’arène en wolof) et Modou.karagnelo.com qui présente le parcours de Modou lo, un lutteur de la jeune génération, qui suscite un grand engouement au Sénégal.

Afrik.com : Il existe déjà un quotidien de lutte au Sénégal, Sunulamb, très apprécié des amateurs de lutte. Ne craignez-vous pas la concurrence ?

Thiendou Niang :
Nous ne craignons absolument pas la concurrence. Il y a de l’espace pour tout le monde. Nous ne sommes pas sur les mêmes créneaux que les autres. Les journaux généralistes qui parlent de lutte sont essentiellement centrés sur les combats. Nous, nous analysons les faits et phénomènes de lutte. Donc notre démarche est différente et notre mode de distribution n’est pas le même. Je suis sur que nous allons évoluer très rapidement car nous proposons des analyses très pertinentes.

Assanatou Baldé
LIRE LA BIO
Assanatou Baldé est une journaliste sénégalo-française installée à Paris, . Indépendante, elle signe régulièrement dans plusieurs médias panafricains et féminins — Afrik.com, Amina Magazine, K-World Magazine, Afrikastrategies ou encore la radio américaine AWR — traitant aussi bien d’actualité politique que de culture ou de success-stories entrepreneuriales . Engagée pour les droits humains, l’égalité femmes-hommes et les questions migratoires, elle a réalisé le documentaire « Un Paris d’exil », qui dévoile le quotidien précaire des demandeurs d’asile installés sous les ponts de la capitale française . Portée par un afro-optimisme assumé, Assanatou Baldé insiste, dans ses articles comme dans ses conférences, sur l’urgence de préparer la jeunesse africaine à l’horizon 2050 — date à laquelle le continent comptera près de 2,5 milliards d’habitants — en s’appuyant sur l’éducation, l’innovation et la mobilité internationale
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