Tunisie : les fantômes de la révolution arabe


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Alors que le climat social est tendu en Tunisie, un jeune homme d’une vingtaine d’années s’est immolé ce mardi matin sur l’avenue Bourguiba, à Tunis, un haut lieu de rassemblement des manifestants. Un acte qui renvoie à l’immolation en décembre 2010 du jeune Mohamed Bouazizi, à Sidi Bouzid. Ce qui fut l’élément déclencheur de la révolution du Jasmin.

Une immolation qui en rappelle une autre. Un jeune tunisien, âgé d’une vingtaine d’années, s’est immolé par le feu, ce mardi matin, sur l’avenue Bourguiba, à Tunis, un haut lieu de rassemblement des manifestants.

« Des passants se sont précipités sur le jeune homme d’une vingtaine d’années pour éteindre le feu, mais l’ensemble de sa peau était calciné. Il était néanmoins conscient lorsque les secours l’ont transféré à l’hôpital », rapporte LeParisien.fr. Et d’ajouter : « Les policiers et pompiers présents ont refusé de donner des informations sur la victime ou sur son état de santé ».

La cause de ce drame ? Il s’agirait d’un acte désespéré lié à la crise économique qui ravage la Tunisie, frappant plus particulièrement sa jeunesse.

« Voilà la jeunesse qui vend des cigarettes, voilà le chômage ! », a crié le jeune homme, avant de poursuivre : « Dieu est le plus grand », indique l’AFP.

La Tunisie face à une nouvelle révolution ?

Un homme qui s’immole pour protester contre sa situation sociale, ce n’est pas une première en Tunisie.

On croit revivre la scène de la révolution arabe. Le 17 décembre 2010, un autre jeune, lui aussi vendeur à la sauvette, nommé Mohamed Bouazizi s’était immolé dans la ville de Sidi Bouzid (centre). Et pour cause : dénoncer le chômage et les conditions sociales des jeunes tunisiens.

Ce qui fut l’élément déclencheur de la révolte populaire, baptisée révolution du Jasmin. Un soulèvement qui avait eu raison du régime du président Ben Ali.

Aux mêmes causes, les mêmes effets ? Cette nouvelle immolation, survenue ce mardi matin, met en exergue la tension sociale palpable en Tunisie ces derniers mois.

Une atmosphère tendue, accentuée par l’assassinat de Chokri Belaïd, le 6 février, abattu en bas de son domicile par trois balles à bout portant.

Depuis, le Premier ministre a été remplacé par l’ancien ministre de l’Intérieur, Ali Larayedh. Ce dernier vient à peine de parvenir à constituer un gouvernement d’union.

Il reste à savoir si ces arrangements politiques calmeront les Tunisiens qui pleurent toujours la figure emblématique de l’opposition hostile au parti islamiste, au pouvoir, Ennahda.

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