Tunisie : le hijab revient en grande pompe


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Après des années d’interdiction dans les lieux publics et dans les médias, le hijab signe son grand retour, à commencer par le petit écran. La chasse au hijab est terminée…

Interdit dans les administrations, les universités ou encore les écoles, le hijab était considéré comme un « habit sectaire » par Zine el Abidine Ben Ali, ex-président de la Tunisie, qui voulait pour son pays un islam « modéré ». Finies les arrestations de femmes voilées dans les rues, forcées de retirer leur hijab avant de s’engager par écrit de ne plus le porter. Finies les interpellations dans les aéroports où certaines femmes en provenance de l’étranger étaient contraintes de retirer leur voile avant de sortir de l’aéroport, comme en témoigne Yasmina. Cette jeune franco-tunisienne porte le voile et affirme avoir subi des pressions à chaque venue en Tunisie sous l’ère Ben Ali. Les douaniers exigeaient d’elle qu’elle retire son voile allant même jusqu’à lui dire « ton voile tu le mets en France si tu veux mais pas chez nous ! » Les hommes n’étaient pas épargnés. Ceux-là n’avaient pas le droit de porter la barbe au risque d’être arrêtés par la police de Ben Ali. Il est clair que les libertés individuelles et de cultes paraissaient plus que bafouées.

Libéralisation du hijab

Les Tunisiens avaient perdu l’habitude de s’adresser à une fonctionnaire voilée et de regarder la télévision sans systématiquement tomber sur un magnifique brushing. Désormais, les femmes peuvent travailler avec leur voile si elles le souhaitent. La chanteuse tunisienne Imen Chérif apparaît désormais en hijab à la télévision comme le montre la vidéo qui suit. La veille de l’Aïd el Fitr, fête de la Rupture (ndlr du jeûne), elle a chanté avec son voile dans une émission consacrée à la fête de l’Aïd.

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Le lendemain, dans une émission consacrée aux enfants, la présentatrice est apparue vêtu de son hijab sur la chaîne el Watanya. Cette même chaîne qui a accueilli Imen Chérif la veille et qui pourtant a participé à des campagnes de dénigrement à l’encontre des journalistes voilées telle que Khedija Benguenna de la chaîne Al Jazeera.

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Le gouvernement de transition a permis aux femmes voilées de garder leur hijab pour leurs photos dédiées aux cartes d’identités, pratique interdite en 1993 par Ben Ali. Comment réagiront les laïcs les plus radicaux face à ce retour en puissance du hijab sur les écrans ?

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