Tunisie : la liste du nouveau gouvernement fait polémique


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Kais Saied
Kaïs Saied, Président de la Tunisie

A peine publiée et déjà sévèrement critiquée, la liste du gouvernement du Premier ministre tunisien Habib Jemli désigné par le parti politique Ennahda, suscite moult commentaires à travers le pays. Beaucoup reprochent à cette liste la contestable indépendance des ministres nommés, notamment le manque criard de compétences réelles et le nombre important de portefeuilles ministériels alors que le pays traverse une crise économique. Au total, quatorze Secrétaires d’Etat et vingt-huit ministres ont été nommés.

« Que viendront-ils faire ? » « Trois parties pour un bras de fer ? » « Un nouveau-né sans vie ? ». Voilà autant de questions posées par les journaux tunisiens. La liste du nouveau gouvernement dressée par le Premier ministre Habib Jemli est vivement contestée.

Pour certains commentateurs, le parti politique Ennahda aurait placé ses proches à la tête de la plupart des ministères régaliens prétextant d’une certaine indépendance car n’étant pas directement affiliés au parti.

Il s’agit, en effet, des ministères de la Défense, de la Justice et de l’Intérieur confiés à trois magistrats qui, dans le passé, avaient occupé des postes dans des ministères nahdaouis.

Un accord de fait…

L’autre fait sur lequel s’interroge les commentateurs est l’accord tacite passé entre Ennahda et Au Cœur de la Tunisie, deuxième parti majoritaire à l’Assemblée nationale créé par Nabil Karoui, candidat malheureux à l’élection présidentielle passée.

Farouches concurrents pendant le scrutin présidentiel dernier, les deux partis politiques avaient trouvé un consensus. Ils s’étaient entendus pour élire Rached Ghannouchi, leader charismatique du parti Ennahda, au poste de président de l’Assemblée nationale, assurant au peuple qu’ils ne répèteront pas ce compromis.

Sur la liste gouvernementale controversée, figurent des noms d’acteurs politiques proches du parti de Nabil Karoui, révélant ainsi une probable alliance au cours du vote de confiance au Parlement qui est prévu pour la semaine prochaine. Ennahda a confié son vote à son organe de décision, le conseil de Choura, qui se réunira ce week-end.

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