Tunisie : Hamadi Jebali va se succéder à lui-même ?


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A la suite de la démission du Premier ministre Hamadi Jebali, le président tunisien Moncef Marzouki consulte depuis ce mercredi matin les différentes figures politiques du pays, en vue de former un nouveau gouvernement. En l’occurrence, le chef du parti islamiste Ennahda, Rached Ghannouchi, le numéro 2 du parti républicain, ainsi que la secrétaire générale du parti laïque de l’opposition. Selon le blog Nawaat, l’ancien chef du gouvernement pourrait se succéder à lui-même.

A la recherche d’un nouveau Premier ministre. Le président Moncef Marzouki s’entretient depuis ce mercredi matin avec le chef du parti islamiste Ennahda, Rached Ghannouchi et la secrétaire générale du parti laïque de l’opposition, dans le but de former un nouveau gouvernement.

Le parti au pouvoir, majoritaire à l’Assemblée nationale, doit donc présenter un autre candidat pour remplacer le Premier ministre démissionnaire.

« Ce parti disposant du plus grand nombre de députés désigne son candidat au poste de Premier ministre. Il a laissé entendre qu’il pourrait décider de renommer le chef de gouvernement démissionnaire », souligne LePoint.fr.

Selon le blog tunisien Nawaat, Hamadi Jebali pourrait se succéder à lui même à la tête du gouvernement.

Jebali : une démission temporaire ?

Le Premier ministre Hamadi Jebali a présenté mardi sa démission. Le désormais ancien chef du gouvernement, Hamadi Jebali a quitté son poste à cause du refus de son parti, le parti islamiste Ennahda de former un gouvernement de technocrates.

« Ennahda clame sa légitimité pour refuser la formation d’un gouvernement de technocrates. Or le Premier ministre (qui a démissionné) le réclamait. La Tunisie rentre dans un moment d’incertitude. Il y a des politiques de différents bords qui ont du mal à s’entendre sur un compromis », indique Vincent Geisser,
Chercheur à l’Institut français du Proche Orient (Ifpo Beyrouth).

Contacté par Afrik.com, le blog tunisien Nawaat croit savoir qu’un compromis est en passe d’être trouvé entre les différents partis politiques du pays. « La démission de Hamadi Jebali, ce n’est pas un acquis. C’est une manœuvre politique pour montrer qu’il a tenu ses engagements. Le bruit court que Ennahda lui proposerait de reprendre la tête du gouvernement. Au vu de son dernier discours, on peut penser qu’il va finalement accepter de garder son poste. C’est une démission temporaire ! », analyse un journaliste de la rédaction. Et d’ajouter : « La thèse la plus probable c’est que Jebali reprenne le nouveau gouvernement. Si ce n’est pas le cas, ce qui est peu probable, c’est le ministre de la Santé Meki qui est pressenti ». « Selon nos informations, tous les partis sont en passe de se mettre d’accord, excepté le Front populaire, sur une base plus élargie du gouvernement composé d’une part de technocrates et de l’autre de politiciens. Ce qui était, au départ, la proposition d’Ennahda », conclut-il.

A la suite de l’assassinat de l’anti-islamiste Chokri Belaïd, la Tunisie est plongée dans le chaos. L’idée de Hamadi Jebali de former un gouvernement apolitique, avait pour objet de calmer la pression de la rue.

Mais, le parti islamiste, pourtant la formation politique dont il est issu, ne lui a pas laissé le choix. Lors d’un meeting organisé samedi dernier à l’avenue Bourguiba à Tunis, Ghannouchi a déclaré qu’« Ennahda ne lâchera jamais le pouvoir ».

Le parti islamiste se trouve en position de force car, il a été élu et bénéficie par ailleurs du soutien de la population. Les pro-Ennahda sont, quant à eux, descendus samedi dernier dans les rues de Tunis pour défendre leur choix électoral.

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