Tunisie : grogne des magistrats


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Des centaines de magistrats et d’avocats tunisiens ont manifesté ce mercredi devant le siège de l’assemblée constituante près de Tunis pour réclamer plus d’indépendance au sein de la justice.

« Non à la domestication du pouvoir judiciaire », « Honte à la Constituante qui veut un retour à la colonisation », «le peuple veut l’indépendance de la magistrature ». Tels sont les slogans scandés par les centaines de magistrats et d’avocats tunisiens qui ont manifesté ce mercredi devant le siège de l’assemblée constituante près de Tunis. Leur objectif : dénoncer les articles dans la future Constitution qui ne garantissent pas, selon eux, l’indépendance de la justice.

La manifestation a été organisée par le Syndicat National des Journalistes.
« L’indépendance de la magistrature garantit des élections intègres, Indépendance de la magistrature égale à un Etat civil », pouvait-on lire dans des affiches brandies par les manifestants. La grogne des magistrats est palpable depuis plusieurs mois. Ils ont organisé de nombreux mouvements de protestation et des grèves, estimant que l’indépendance de la justice n’était pas garantie dans le projet de Constitution en cours d’examen.

Il faut dire que l’examen des articles consacrés au pouvoir judiciaire a suscité des débats houleux ces deux derniers jours, aboutissant au rejet d’une série de dispositions controversées, notamment celle définissant le rôle de l’Exécutif dans la nomination des magistrats. La justice était largement sous le contrôle du régime déchu de Zine El Abidine Ben Ali, exilé en Afrique du Sud. Elle constituait l’un de ses instruments pour réprimer l’opposition, en particulier les partisans d’Ennahda. Depuis le soulèvement contre Ben Ali, aucune réforme de fond de la justice n’a été entreprise. Or aujourd’hui c’est une réforme en profondeur de la justice qu’exigent avocats et magistrats.

Assanatou Baldé
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Assanatou Baldé est une journaliste sénégalo-française installée à Paris, . Indépendante, elle signe régulièrement dans plusieurs médias panafricains et féminins — Afrik.com, Amina Magazine, K-World Magazine, Afrikastrategies ou encore la radio américaine AWR — traitant aussi bien d’actualité politique que de culture ou de success-stories entrepreneuriales . Engagée pour les droits humains, l’égalité femmes-hommes et les questions migratoires, elle a réalisé le documentaire « Un Paris d’exil », qui dévoile le quotidien précaire des demandeurs d’asile installés sous les ponts de la capitale française . Portée par un afro-optimisme assumé, Assanatou Baldé insiste, dans ses articles comme dans ses conférences, sur l’urgence de préparer la jeunesse africaine à l’horizon 2050 — date à laquelle le continent comptera près de 2,5 milliards d’habitants — en s’appuyant sur l’éducation, l’innovation et la mobilité internationale
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