Tunisie : des élections municipales sans surprise


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Drapeau de la Tunisie
Drapeau de la Tunisie

Les Tunisiens ont voté en masse hier pour renouveler les municipalités du pays. Le RCD du président Ben Ali a remporté comme prévu la plupart des mairies tunisiennes. Les partis d’opposition et les listes  » indépendantes  » se sont contentés de faire de la figuration.

Les élections municipales en Tunisie avaient pour but  » d’ancrer le processus démocratique «  dans le pays, selon le communiqué officiel du gouvernement. Le président Ben Ali, a une fois de plus, donné sa définition particulière du mot  » démocratie « . La victoire écrasante de son parti, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), au scrutin de dimanche, met en lumière l’impasse dans laquelle se trouve la politique tunisienne.

La Presse de Tunisie rapporte que  » la multiplicité des bureaux de vote a permis le déroulement fluide du scrutin « . Les seuls observateurs tolérés dans les bureaux étant ceux du RCD, le vote s’est effectivement déroulé dans le calme et la courtoisie. Le journal poursuit : grâce à ce scrutin,  » la tradition démocratique est solidement ancrée dans les esprits « . Ainsi il n’y avait parfois qu’un seul bulletin (RCD) à glisser dans l’enveloppe, afin semble-t-il de guider utilement les électeurs dans leur choix. Quant au  » climat serein de la campagne « , il a sans doute été facilité par le fait que les partis d’opposition et les listes indépendantes se sont résignés à jouer un rôle uniquement symbolique.

Le rouleau compresseur de Ben Ali

Pour la première fois pourtant, l’opposition  » légale  » avait la possibilité d’obtenir au moins 20% des sièges. Mais le RCD, tout-puissant -il compte deux millions d’adhérents- était seul en lice dans 75% des cas. Le résultat n’a donc étonné personne. Le taux de participation a été très élevé – il était de 76,08% à 16H00 locales. Le RCD a remporté plus de 94% des 4 144 sièges qui étaient à pourvoir dans 257 conseils municipaux.

Du côté des organisations internationales telles que la Ligue des droits de l’homme ou Amnesty International, on n’ose aucun commentaire, mais  » on n’en pense pas moins « . Une pirouette dénonçant malgré elle la vacuité de ces élections.

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