Très chère Côte d’Ivoire


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L’opération Licorne en Côte d’Ivoire a coûté, jusque-là, un demi milliard d’euros aux autorités françaises. Le journal satirique bimensuel Gri-Gri International révèle les sommes engagées dans une mission militaire pour le moins budgétivore. Et finalement pour quelles perspectives ?

De notre partenaire Le Gri-Gri International

Plus d’un demi million d’euros par jour, c’est le coût de l’opération Licorne en Côte d’Ivoire. Autant le savoir alors que Paris doit décider, le 5 avril, du renouvellement du mandat de sa force d’interposition de 4000 hommes en Côte-d’Ivoire.

Cette somme représente un peu moins du tiers des « opex », les « opérations extérieures » de l’armée française, chiffrées pour 2004 à 650 millions d’euros (sur un budget annuel de 15 milliards d’euros). A titre de comparaison, les missions de l’armée française dans les Balkans ont coûté 210 millions d’euros l’année dernière et 100 millions pour l’Afghanistan.

La flambée de violence de novembre dernier à Abidjan a dû alourdir un peu la facture (on n’ose porter à la colonne crédit le fruit de la participation de bidasses français au casse de la BECAO de Bouaké en 2003!). En s’en tenant aux chiffres officiels, deux ans et demi de présence en Côte d’Ivoire ont donc coûté un demi milliard d’euros, dont la majeure partie en soldes exceptionnelles. L’équivalent de 10 « Rafales », le dernier né des avions de combat français dont l’armée de l’air ne possède pour l’instant que 10 exemplaires opérationnels.

Ces chiffres n’ont rien de scandaleux si, comme s’en vante le Quai d’Orsay et le ministère de la Défense, « on a évité un second Rwanda ». Mais le hic, c’est qu’aucune porte de sortie n’est en vue. Le 5 avril, l’Organisation des Nations Unies et la France doivent annoncer une prorogation de leurs missions de maintien de la paix en Côte d’Ivoire pour un an alors que la Côte d’Ivoire plonge dans l’inconnu dans six mois. Le mandat de Laurent Gbagbo arrive à échéance en octobre prochain et personne n’est prêt à parier un franc CFA sur la tenue d’élections présidentielles et législatives d’ici là. Tout en ayant très envie de se désengager – maintenant qu’il n’y a quasiment plus de ressortissants français à défendre – Paris ne peut abandonner l’Onuci, la mission des Casques bleus onusiens en Côte d’Ivoire, à son sort alors que Jacques Chirac défend à tout bout de champ l’utilité du « machin » de De Gaulle dont George W. Bush aimerait bien se débarrasser.

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