Trafic de drogue dans la police : Macky Sall exige un rapport


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Le Conseil des ministres tenu hier au palais, s’est penché sur le rapport fourni par le commissaire Cheikhna Cheikh Sadibou Keïta, directeur sortant de l’Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (Ocrtis ), qui faisait état de l’implication de l’actuel patron de la police, Abdoulaye Niang dans un vaste trafic de drogue. Le président de la République du Sénégal, Macky Sall, a exigé que les résultats de l’enquête diligentée par l’Inspection des Services de Sécurité lui soient communiqués dans les meilleurs délais, afin que les mesures appropriées soient prises.

La réaction du ministre de l’Intérieur n’a pas tardé dans ce qu’il est convenu d’appeler « le scandale à la police». Pathé Seck a servi une demande d’explications à Cheikh Sadibou Keïta, l’ancien directeur de l’Ocrtis, qui accuse, dans un rapport, l’actuel directeur de la police nationale, Abdoulaye Niang, d’avoir trempé dans des trafics de stupéfiants. L’affaire défraie la chronique au Sénégal et a poussé le ministre de l’Intérieur à diligenter une instruction interne. Pathé Seck qui, dans un premier temps, avait fait savoir qu’il ne comptait pas «s’inviter dans une guerre fratricide», vient de réagir en interpellant, par le biais d’une demande d’explications, celui par qui le scandale est arrivé. Mais, hier en Conseil des ministres, le chef de l’Etat, Macky Sall, a exigé que les résultats de l’enquête diligentée par l’Inspection des Services de Sécurité lui soient communiqués dans les meilleurs délais, afin que les mesures appropriées soient prises et que cette affaire soit tirée au clair au plus vite.

Interpol impliqué

Après que le Procureur de la République se soit auto-saisi du dossier pour tirer au clair ce «duel fratricide» opposant de hauts gradés de la police, l’Organisation internationale de la police criminelle (Interpol) vient d’entrer dans la danse, pour enquêter sur cette histoire rocambolesque. En effet, l’Ong Jamra Islamique révèle qu’Interpol s’est saisi de la question. «Un de nos partenaire européens vient d’apprendre que la police des polices au niveau mondial, en l’occurrence, Interpol, a pris à bras le corps cette affaire», a déclaré, hier, le vice-président de Jamra, Mame Mactar Guèye.

Le commissaire Cheikh Sadibou Keïta persiste et signe

Malgré les regards inquisiteurs de l’assistance, l’ex-chef de l’Ocrtis est ressorti hier des bureaux du commissariat central aux environs de 17h 20 mn, avec beaucoup de sérénité. C’était pour les besoins d’une passation de service. Cheikh Sadibou Keïta passait donc le témoin à son successeur à la tête de l’Ocrtis. Interrogé sur le rapport qu’il aurait envoyé au ministre de l’Intérieur sur son prédécesseur Abdoulaye Niang, actuel parton de la police, Cheikhna Cheikh Sadibou Keïta de claquer : « J’ai rendu un service et je m’en vais. Si l’administration a besoin d’autres éclairages, je suis prêt. Et si mes chefs ont besoin d’autres éclairages et décident de me convoquer, je suis très disponible. Je ne laisse aucun flou derrière moi. Nous sommes des fonctionnaires avec nos raisons et nos bêtises». A la question de savoir s’il avait tort ou raison de mettre cette affaire sur la place publique, il rétorquera : « Si j’ai tort, les autres vont corriger». Quid de sa sécurité, il sourira : « Je suis policier, je ne raisonne pas comme ça, j’ai passé toute ma vie à être dans les grandes affaires. Là, c’est une moyenne affaire pour moi, pour ceux qui me connaissent. J’ai fait 40 ans de service et j’ai 59 ans donc, je connais bien le milieu ».

Principal mis en cause dans un rapport de l’ex-chef de l’Ocrtis, le Dg de la police Abdoulaye Niang, était le grand absent. Attendu pour présider la passation de service, il s’est fait représenter par le commissaire Nguirane Sadio Ndiaye. Toutefois, son absence suscitera beaucoup de polémique. A-t-il fui la confrontation avec son successeur à la tête de l’Ocrtis ? La question a plané sur l’assistance, d’autant que le Commissaire Keita l’implique dans un vaste trafic de drogue, alors qu’il dirigeait l’Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants.

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