Trafic de drogue au Sénégal : série d’accusations contre de hautes personnalités


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Trafic de drogue
Trafic de drogue

De plus en plus de voix s’élèvent pour accuser de très hautes personnalités sénégalaises, dans le cadre du trafic de drogue. Le silence des autorités sénégalaises, avec à leur tête le chef de l’Etat Macky Sall, pousse nombre de Sénégalais à se poser bien des questions.

Membre très influent du parti au pouvoir et Député de la CEDEAO, le bouillant Moustapha Cissé Lô menaçait, il y a quelques semaines, de dénoncer de très hautes personnalités au sommet de l’Etat qui, selon lui, étaient au cœur du trafic de drogue dans le pays. Cette sortie avait suscité moult commentaires de Sénégalais qui estimaient que la gravité des accusations de cette personnalité interpellait directement le Procureur de la République. Lequel avait l’obligation, toujours selon ces Sénégalais très indignés, de convoquer l’auteur de ces « très graves accusations » et de mener une enquête. Mais, curieusement, ledit Député n’a jamais été interpellé sur la question.

Et voilà que, plusieurs semaines après lui, c’est un autre député à l’Assemblée nationale, de l’opposition cette fois-ci, qui fait exactement les mêmes accusations concernant le trafic de drogue au Sénégal. Selon Mamadou Lamine Diallo, en effet, « il existe une économie de la drogue et du blanchiment d’argent, estimée à 200 milliards par an. Qui serait entretenue par de gros bonnets, jouissant de protection au haut niveau ». Le président du parti politique Tekki continue pour dire que « le dernier rapport de l’IGE prouve nettement qu’il y a de la corruption au Sénégal. Et, le plus grave, c’est que c’est une corruption adossée au blanchiment d’argent ».

« Cissé Lô est un député que je suis depuis longtemps, à l’Assemblée nationale. Le président Thabo Mbéki, dans le cadre du Groupe de travail sur les flux financiers illicites, a récemment dit qu’il y a un flux annuel de soixante milliards de dollars, de l’Afrique vers l’étranger. Et que presque tous les pays sont touchés. Cela me conforte dans ma conviction que l’économie de la drogue et de la corruption génère, chaque année au Sénégal, deux cents milliards de nos francs. Et, tout y passe : Le trafic des faux billets, le foncier, l’immobilier, le trafic de voitures qui est un secteur de blanchiment. C’est extrêmement grave. Dans le rapport de l’ONUCD, il est clairement dit que l’Afrique de l’Ouest, dont fait partie le Sénégal, est une zone de transit de la drogue dure », dénonce l’homme politique.

Récemment, un député du parti au pouvoir avait été arrêté et emprisonné dans une affaire de trafic de faux billets. Et son élargissement par le pouvoir, après des mois d’emprisonnement, a suscité bien des commentaires dans le pays.

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