Tourisme au Maroc : opération séduction en Espagne


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Le secteur du tourisme au Maroc ne connaît pas la crise. Au salon international du tourisme à Madrid, le Fitur, les professionnels marocains tablent sur une nette progression du tourisme en 2013.

Le contexte géopolitique en Afrique du Nord est particulier. La Tunisie est en état d’urgence depuis la révolution, l’Algérie paie les conséquences de la guerre au Mali, les manifestations anti-Morsi se poursuivent de manière sporadique. Il y a toutefois un pays qui se démarque manifestement des autres. C’est le Maroc. Le royaume a connu un mini « printemps arabe », mais la situation politique du pays demeure stable. C’est sur cet argument que surfent le ministère marocain du tourisme et les Tour-Opérators pour continuer d’attirer les touristes dans ce pays.

Le deuxième client du Maroc, après la France, est l’Espagne. Après une hausse de 4% de touristes espagnols en 2012, le ministre marocain du tourisme, Lahcen Haddad, entend conserver le marché ibérique en deuxième position de son top 3. « L’Espagne est encore notre deuxième marché des arrivées de touristes malgré la crise et nous ambitionnons d’attirer un million de touristes espagnols à l’horizon 2015 », a déclaré le ministre au salon international du tourisme à Madrid, le Fitur.

Cette 33e édition du Fitur a été l’occasion pour le royaume marocain de mener son opération séduction. Un pavillon de 400m2, l’un des plus grands du Fitur, surplombe le hall « Afrique ». Entouré de la Tunisie, de l’Egypte, la Jordanie ou encore le Botswana, le stand marocain est l’un des plus grands du salon. Sa détermination à reconquérir le cœur des Espagnols est claire. « Le marché ibérique est prioritaire pour le Maroc », a souligné Lahcen Haddad. Un nombre important de professionnels marocains ont d’ailleurs fait le déplacement avec à leur tête Abderrafie Zouiten, le directeur général exécutif de la RAM, ou encore Jamal Kilito, le directeur des marchés internationaux à l’Office national marocain du tourisme (ONMT).

A la conquête de l’Amérique Latine

Pour l’année 2013, l’ONMT table sur une croissance de ce marché de 7%. Pour y arrivera, le royaume devra user de son charme auprès des touristes madrilènes, andalous, et catalans. Mais la crise économique que traverse le pays ibérique permettra-t-elle d’atteindre un tel objectif fixé par Jamel Kilito ?

Lahcen Haddad voit les choses en beaucoup plus grand. Il souhaite attirer de nouveaux visiteurs. Direction le Brésil et d’autres pays d’Amérique Latine. L’idée serait, selon lui, de « développer des partenariats avec le Portugal, le Brésil et d’autres pays de l’Amérique Latine, via l’Espagne ».

Pour y parvenir. Un budget de 550 millions de dirhams (49 millions d’euros) est prévu pour la promotion des différentes régions du Maroc. Kilito met les bouchées doubles : « Nous serons présents dans tous les salons du tourisme à travers le monde », a-t-il indiqué. La présence du Maroc au Fitur joue déjà sur sa notoriété. Près de 160 000 visiteurs, professionnels et grand public, sont attendus jusqu’au 3 février. Un coup de pub garantie en plus de la forte présence sur les sites web touristiques.

Les professionnels doivent davantage s’impliquer

Le ministre du tourisme a tout de même tenu à mettre en garde les professionnels du tourisme pour que leur travail en aval soit irréprochable. « Qualité de prestation et d’accueil, professionnalisation des métiers, et promotions des territoires régionaux…les opérateurs doivent s’impliquer à tous les niveaux », a indiqué le ministre selon L’économiste.

De leur côté, en attendant la reprise des activités prévue pour avril, les professionnels ont demandé la mise en place « d’exonérations fiscales et le rééchelonnement des dettes, la promotion et le renforcement des dessertes aériennes », exhorte Aziz Lebbar, président du CRT de Fès-Boulemane.

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