Togo : opposition et gouvernement luttent contre l’impunité… chacun de leur côté


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L’opposition et la société civile togolaise manifestent samedi, à Lomé, pour dénoncer l’impunité et les « dysfonctionnements » qui auraient émaillé le recensement des électeurs en vu des législatives prochaines. Ils ont été devancés par le président Faure Gnassingbé, qui a lancé voilà une semaine une campagne contre la violence et l’impunité dans le pays.

Avec Panapress

Des partis de l’opposition togolaise et des organisations de la société civile vont organiser samedi à Lomé une marche pacifique pour dénoncer l’impunité qui règne dans le pays et les irrégularités du processus électoral, ont annoncé mardi les organisateurs. Ces derniers entendent également dénoncer les « graves dysfonctionnements » et les « conditions calamiteuses » du recensement des électeurs qui a débuté le 16 juillet dernier et devait se dérouler jusqu’à mercredi, à Lomé, et jusqu’au 17 août dans le reste du pays. Aucune date pour les élections, repoussées en juin dernier, n’a encore été fixée.

L’UFC, éternel parti de l’opposition de Gilchrist Olympio, a dénoncé voilà une semaine déjà de « graves irrégularités, défaillances et anomalies » dans le cadre de ce processus. Et prévenu par son deuxième vice-président, Patrick Lawson, candidat à la dernière présidentielle, que « si le processus devait être complètement biaisé, nous mobiliserions des populations déterminées à refuser et à cautionner des forfaitures ».

« Plus jamais de gratuites pertes de vies humaines »

De son côté, le président Faure Gnassingbé a lancé une campagne contre la violence et l’impunité, justement, samedi dernier, depuis la ville d’Atakpamé (175 Km au nord de Lomé). Elle était organisée conjointement avec le bureau du Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme (HCNDH). « Plus jamais de velléités et de tentatives de déstabilisation de l’Etat et de ses institutions. Plus jamais de gratuites pertes de vies humaines », a-t-il lancé devant près de 6 000 personnes, alors que le dernier processus électoral a pris fin en 2005 dans un bain de sang. « J’invite une fois encore chaque Togolais et chaque Togolaise en âge de voter à aller se faire recenser », a ajouté Faure Gnassingbé.

Mardi, c’est Olatokunbo Ige, la représentante résidente au Togo du HCNDH, qui a invité depuis Lomé « les médias et les partis politiques à jouer pleinement leur rôle en véhiculant des messages de paix et d’apaisement plutôt que de servir de vecteurs d’incitation à la haine et à la violence ». Elle a notamment appelé les journalistes à bannir de leur langage la violence et la xénophobie qui « divisent, engendrent des conflits [et] freinent le développement ».

La manifestation organisée ce samedi par l’opposition entre également dans le cadre de la commémoration du 15ème anniversaire de l’assassinat de l’opposant Tavio Amorin, alors président du Parti socialiste panafricain (PSP), dont les bourreaux n’ont jamais été inquiétés.

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