Togo : Lomé en proie à la « désobéissance civile »


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Manifestation à Lomé
Manifestation à Lomé

Les Togolais ont bravé ce samedi l’interdiction de manifester sans prévenir au préalable l’Etat. Des milliers de personnes sont descendues dans les rues de Lomé, la capitale du Togo, pour fustiger une « situation de coup de force permanent » dans le pays. Le Collectif Sauvons le Togo réclame la démission du Président Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005, et l’organisation de nouvelles élections. D’autres mouvements sociaux sont à prévoir dès mardi 28 août.

La tension sociale ne faiblit pas à Lomé, la capitale du Togo. Après trois jours de manifestation, du 21 au 23 août, des milliers de Togolais sont descendus ce samedi dans les rues du quartier de Bè-Kpota, pour se diriger vers une plage de la ville afin d’y organiser un meeting. Le Collectif Sauvons le Togo (CST) brave ainsi l’interdiction de l’Etat, qui avait demandé à l’association de le prévenir en cas de nouvelle manifestation. Pourtant, le mouvement social a bien eu lieu et n’a pas été cette fois réprimé par les autorités togolaises, contrairement aux précédentes marches.

Le CST, initiateur de la manifestation de ce samedi, réclame la démission du Président Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis la mort de son père en 2005, et l’organisation de nouvelles élections. « A travers cette marche, nous voulons montrer aux autorités illégitimes que nous ne respectons plus la loi, car elle-même nous a montré qu’elle ne respecte pas la loi. C’est pour cette raison que nous n’avons informé aucune autorité », a déclaré à l’AFP Pedro Amuzu, un militant de l’association. « Les jours à venir, nous n’informerons plus personne avant d’organiser nos marches », a-t-il prévenu.

L’association rejette ainsi l’invitation de ce vendredi, du Premier ministre Arthème Séléagodji Ahoomey-Zunu, à un dialogue entre partis politiques et associations de la société civile signataires de l’accord politique global de 2006 : « Si on doit discuter, c’est pour voir les modalités du départ de ce pouvoir ». L’organisation dénonce, par ailleurs, « des rafles (de la police qui a procédé au contrôle d’identité lors des manifestations du 21 au 23 août, ndlr) qui ont fait une centaine de blessés et permis d’interpeller plus de 125 personnes ».

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Mercredi 22 août, la manifestation a tourné à l’affrontement lorsque les forces de l’ordre ont déployé un arsenal de répression impressionnant, pour empêcher les manifestants d’évoluer vers le quartier Bè kpéhénou au centre ville de Lomé. Les forces de sécurité ont commencé par lancer des gaz lacrymogènes, la foule s’est dispersée laissant place à des courses poursuites. Les jeunes ont barricadé les boulevards et rues de la capitale togolaise et ont défié les forces de l’ordre par des jets de pierres. Les échauffourées ont duré jusqu’en fin de journée. Le CST prévoit déjà d’autres mouvements sociaux pour le mardi 28 août.

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