Togo : le parti d’Agbéyomé Kodjo en sursis


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Le leader de l’Organisation pour bâtir dans l’union et la solidarité un Togo solidaire (Obuts), Agbéyomé Kodjo a de quoi avoir le sourire. La justice a décidé que son parti politique ne serait pas dissout immédiatement et lui a accordé deux mois pour être aux normes.

De notre correspondant

La Cour d’Appel de Lomé a rendu mardi la décision concernant la dissolution du parti de M. Kodjo. Au final, le parti de l’ancien premier ministre ne sera pas dissout. Mais, M. Kodjo dispose d’un délai de soixante jours pour « se conformer aux textes régissant la Charte des partis politiques. Passé ce délai, Obuts sera considéré comme dissout », a décidé Sogoyou Pawelè, le président du Tribunal de première instance de Lomé.

En clair, l’ex-collaborateur du feu Eyadéma a l’impérieux devoir de remplacer les 7 membres fondateurs démissionnaires dans les deux mois qui suivent ce verdict. En outre, il est tenu de verser 1 Franc symbolique et payer les dommages et intérêts à Gaston Vidada et aux autres membres démissionnaires.

« C’est une curieuse décision qui ne respecte pas le droit, mais nous allons nonobstant, effectuer les formalités recommandées », estime Gérard Adjah, conseiller du président de l’Obuts.

Cette décision a fait réagir plusieurs observateurs de la scène politique togolaise. Ces derniers ne comprennent pas comment on peut remplacer du jour au lendemain un membre fondateur par un membre quelconque. Autrement, le remplaçant ne peut jamais se prévaloir du titre de membre fondateur. Ce qui pourrait de nouveau mettre en danger le parti de M. Kodjo.

A la recherche des membres fondateurs

« Quel est le parti togolais qui a encore ses fondateurs ? Est-ce que le RPT par exemple a encore ses fondateurs ? Moi, j’étais du CPP (ndlr : parti de l’ancien Premier Ministre Edem Kodjo). Aujourd’hui, je ne suis plus de ce courant politique. Cette décision m’écœure et peut être la source de tous les dangers », se préoccupe, Me Zeus Ajavon avocat au barreau de Lomé.

Pour rappel, Gaston Vidada (exclu) et Mme Codjie (démissionnaire), respectivement Commissaire national chargé de la coordination des fédérations préfectorales et Vice-présidente de l’Obuts, ont introduit une requête en dissolution du parti. Ces derniers protestaient contre le refus de M. Kodjo de faire partie du gouvernement Houngbo II. Ils avançaient l’argument selon lequel après la démission des 7 membres, Obuts n’est plus conforme aux dispositions de la charte des partis politiques. Ladite charte stipule que « les membres fondateurs doivent être membres d’au moins 21 des 30 préfectures». Quarante-cinq personnes étaient fondatrices d’Obuts, y compris les 7 démissionnaires.
Le parti d’Agbéyomé Kodjo est la 4ème force politique du pays, si l’on se réfère à la dernière élection présidentielle, le 4 mars dernier, où il a récolté 0,85% des voix.

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