Togo : la société civile monte au créneau pour exiger la libération du rappeur Amron


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Amron Togo

Au Togo, le rappeur Amron est introuvable depuis son arrestation le 26 mai. Sa détention arbitraire et les accusations de musellement de la liberté d’expression mobilisent la société civile et enflamment les réseaux sociaux.

Depuis son arrestation le 26 mai, le rappeur togolais Amron est introuvable. Sa détention arbitraire et les accusations de musellement de la liberté d’expression enflamment les réseaux sociaux et mobilisent la société civile.

Un artiste engagé et critique du pouvoir

Narcisse Tchalla Essowé, plus connu sous le nom de scène Amron, s’est fait connaître en 2010 avec son album « Black Boys ». Originaire de Kara, il est suivi par plus de 32 000 personnes sur Facebook et est devenu une voix critique des autorités togolaises, dénonçant régulièrement les inégalités socio-économiques et les dérives de la gouvernance.

Depuis quelques mois, Amron était particulièrement actif sur les réseaux sociaux, interpellant directement le Président du Conseil du Togo sur sa gestion du pays. Un engagement qui lui aurait valu d’être ciblé par les autorités.

Une arrestation arbitraire et nocturne

Le 26 mai, des gendarmes l’auraient interpellé à son domicile de Lomé, de nuit selon les médias locaux. Depuis, aucune information officielle n’a été communiquée sur les raisons précises de son arrestation ni sur son lieu de détention. Des témoignages concordants, relayés par la plateforme d’opposition DMP, évoquent une arrestation « arbitraire » en représailles à ses critiques publiques.

Sa mère, dans une vidéo devenue virale, a dénoncé cette arrestation et réfuté les rumeurs selon lesquelles son fils souffrirait de troubles mentaux. Sa fille aînée, âgée de 14 ans, a également plaidé pour sa libération, affirmant que son père « ne faisait que dire la vérité ».

Les réseaux sociaux en soutien

Sur les réseaux sociaux, le mot-dièse « #FreeAmron » est devenu un cri de ralliement pour les partisans de la liberté d’expression au Togo. « Libérez Amron ! La liberté d’expression ne doit pas être un luxe au Togo », s’indigne un internaute. D’autres appellent les autorités à « rendre Amron et Affectio à leurs familles » et à concentrer leurs efforts sur « de vrais criminels ». Plusieurs artistes et membres de la diaspora ont également lancé des cagnottes de soutien pour l’artiste et sa famille.

Cette arrestation survient dans un contexte de répression accrue contre les voix dissidentes au Togo. La DMP rappelle aussi le cas d’Honoré Sitsopé Sokpor, alias Affectio, détenu depuis quatre mois pour avoir publié un poème sur Facebook appelant les Togolais à s’indigner.

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