Togo : la grogne s’amplifie après la série d’incendies


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Frappé par deux violents incendies criminels ces derniers jours, le peuple togolais est consterné et exige que des enquêtes soient ouvertes pour sanctionner les commanditaires avec la dernière énergie.
Les incendies des marchés de Kara et de Adawlato plonge le pays entier dans une colère noire. Les pertes financières sont énormes et des milliers d’emplois sont aujourd’hui menacés.

Les Togolais en colère. Ils exigent des enquêtes pour sanctionner les responsables des incendies des marchés de Kara et de Adawlato.
« Il est impératif de dire non à la destruction des édifices publics et du tissu du Togo tenu à bout de bras par les femmes togolaises qui ont fait face à ces incendies », ont indiqué les manifestantes du Collectif des femmes pour une conscience civique. Cette déclaration fait suite à une série d’incendies qui ont tout récemment ravagé les fameux marchés de Kara, ville située au Nord du pays et d’Adawlatou, à Lomé, dans la capitale togolaise.

Partout dans le pays, des voix s’élèvent pour fustiger ce que les Togolais qualifient d’actes criminels. De multiples zones d’ombres subsistent sur les circonstances du drame.

Les circonstances des faits

Des circonstances très étranges. L’incendie du marché de Kara s’est en effet produit dans la nuit du 10 janvier dernier au lendemain d’une visite du président de la République à cette ville du Nord. Selon des témoins présents sur les lieux, l’incendie aurait débuté aux environs de 1 heure du matin.

Aussitôt alertés pour y mettre fin, les sapeurs-pompiers n’ont en réalité rien pu faire pour enrayer le danger. Les deux étages du bâtiment central du grand marché de Lomé ont été entièrement brulés. Et l’intervention des pompiers ghanéens stationnés au poste-frontière d’Aflao n’a pas changé grand-chose.

Malgré les allées et retours des camions à eaux, rien n’a pu être fait. Le feu continuait à se propager. Il était impossible de le maitriser.
Soixante-douze heures plus tard, le marché de Adawlato, situé dans la capital togolaise, prend feu. Selon des témoins présents sur les lieux au moment des faits, l’incendie a été déclenché à la même heure, aux environs d’1 heure du matin. L’étage du bâtiment central du marché brûle. Les flammes gagnent du terrain et l’arrivée des sapeurs-pompiers quelques heures plus tard n’a pas suffi à amenuiser le danger. Là également, il aura fallu faire appel aux sapeurs-pompiers ghanéens pour enfin parvenir à circonscrire le danger.

Les pertes financières sont énormes

Les incendies des deux marchés togolais risquent carrément de gangrener l’économie du pays. Aujourd’hui, rien que pour les incendies du Marché de Adawlato, les pertes sont estimées à près de 400 milliards de Francs CFA et 10.000 emplois directs et indirects sont menacés.

Face à une telle situation, le président de la république, Faure Gnassingbé, promet l’ouverture d’une enquête pour déterminer les causes exactes des incendies et sanctionner ses commanditaires.

Le parquet de Lomé se lance actuellement à des interpellations mais il n’y pour l’instant aucune inculpation. Certains parlent d’actes de sabotage perpétrés par les membres de l’opposition politique togolaise. L’interpellation de l’opposant et ancien Premier ministre, Agbéyomé Kodjo la semaine dernière, n’a pas permis de mettre la lumière sur cette affaire.

Il convient de rappeler que les incidents de ce genre sont monnaie-courante au Togo. En 2005 déjà, deux jours avant l’élection de Faure Gnassingbé, la grande bâtisse de l’institut Goethe avait été incendiée et aucun responsable n’avait été inculpé.

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