
Le décès de Youssef Mohamed, 12 ans, lors d’un championnat national, provoque une onde de choc sans précédent dans le sport égyptien. Le Président de la Fédération de Natation est remplacé et toute l’infrastructure bousculée.
Un drame a bouleversé la natation égyptienne. Le 2 décembre 2025, au complexe aquatique du Caire, le jeune Youssef Mohamed, licencié au club Al‑Zohour, a perdu connaissance après avoir terminé son 50 mètres dos. Resté plusieurs au fond du bassin, il n’a été repêché qu’après la course suivante. Aucun maître‑nageur n’était en poste, aucun défibrillateur disponible, et les caméras de surveillance du site étaient hors service. Transporté à l’hôpital en arrêt cardiaque, Youssef est décédé dans la soirée.
Colère du père et mise en cause au sommet
Dans les jours qui ont suivi, la Fédération égyptienne de natation a tenté d’évoquer une pathologie ou un dopage. Une version rejetée par le père de Youssef, qui a dénoncé un mensonge destiné à écarter toute responsabilité. L’autopsie a confirmé l’absence de substances illicites ou de maladie préexistante.
Le 22 décembre, le parquet égyptien a ouvert un procès pénal d’urgence visant les dirigeants de la Fédération, dont son président Yasser Idris. Ils sont accusés de négligence grave et de manquement à la sécurité, en violation du code médical des athlètes. Le ministère de la Jeunesse et des Sports a aussitôt suspendu la Fédération et nommé un comité intérimaire pour la gérer, tandis que les compétitions nationales sont reportées.
Un système sportif ébranlé
L’affaire a provoqué un séisme institutionnel. Farida Osman, triple médaillée mondiale, a dénoncé un système incapable de protéger ses athlètes et a appelé à une réforme structurelle. Ce drame révèle les failles chroniques d’un encadrement sportif défaillant, déjà pointé du doigt après d’autres incidents mortels.
Le procès prévu en janvier 2026 pourrait bien devenir celui d’un système entier, incapable d’assurer la sécurité de ses enfants‑athlètes.




