Togo, « Défis sécuritaires » : les élections législatives et régionales reportées


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Le Président togolais, Faure Gnassingbé, lors d'élections
Le Président togolais, Faure Gnassingbé, lors d'élections

Au Togo, les élections législatives et régionales ont été reportées à 2024, alors qu’elles devaient se tenir en décembre. Le gouvernement évoque des « défis sécuritaires » pour justifier ce report.

L’annonce a été faite par le gouvernement qui évoque des contraintes sécuritaires dans certaines régions du Togo pour justifier le report des élections législatives et régionales. Ces scrutins devraient se tenir au plus tard à la fin du premier trimestre 2024, selon les autorités. A ce sujet, le porte-parole du gouvernement togolais s’est fendu d’un communiqué.

Les élections reportées au premier trimestre 2024

« Le président de la République a instruit le gouvernement de prendre, sans tarder, toutes les mesures pour permettre d’organiser les prochaines élections, au plus tard à la fin du premier trimestre de l’année 2024 », a déclaré Yawa Kouigan. Ce, « en tenant compte de la persistance des défis sécuritaires pour garantir à tous, candidats, électeurs et citoyens, la sécurité nécessaire sur toute l’étendue du territoire national », a poursuivi l’officiel.

La réaction de l’opposition n’a pas tardé. La plateforme Dynamique pour la majorité du peuple (DMP), s’est offusquée contre cette décision de report. « Qu’on ne nous dise pas que c’est à cause des questions sécuritaires », a déclaré l’opposant Gérard Adja. « Nous ne pouvons pas accepter cet argument parce qu’il est vrai que la partie septentrionale, c’est-à-dire la préfecture de Kpendjal, est aujourd’hui en proie à des questions de terrorisme », s’insurge-t-il.

31 morts, 29 blessés et 3 disparus

Et de préciser : « si on a pu recenser des électeurs dans cette région, on aurait pu également faire des élections sans aucun problème », estime l’opposant qui, au passage, n’a pas manqué de dénoncer que le mandat de la CENI a expiré sans que des dispositions ne soient prises pour son renouvellement.

Le porte-parole du gouvernement a saisi l’opportunité de l’annonce du report des élections pour livrer un bilan des attaques terroristes durant l’année en cours. Selon Gérard Adja, le Togo a enregistré 31 morts, 29 blessés et 3 disparus dans des incidents terroristes, au cours de l’année 2023. Le Togo n’est, en effet, pas épargné des attaques djihadistes. L’année 2022 a été particulièrement meurtrière.

Deux attaques meurtrières en 2022

On se rappelle mi-mai qu’un poste avancé du dispositif de l’opération Kondjouaré avait fait l’objet d’une violente attaque terroriste. L’assaut avait été mené dans cette localité de Kpinkankandi par un groupe d’individus lourdement armés. Attaque au cours de laquelle 8 morts et 13 blessés avaient été déplorés du côté des forces de défense et de sécurité.

En juillet 2022, sept enfants ont perdu la vie et deux autres grièvement blessés à la suite de l’explosion d’une mine artisanale. Les enfants sont tombés sur cette mine alors qu’ils rentraient d’une réjouissance organisée à l’occasion de la fête de l’Aïd el-Adha. L’attaque a eu lieu à environ 580 km de la capitale, Lomé, plus exactement dans le village de Margba, non loin de la frontière avec le Burkina Faso.

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