Togo : début de recensement sur fond de ratés et d’insuffisances


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Les opérations de recensement prévues pour se tenir du 16 juillet au 17 Août 2007 ont timidement démarré lundi sur toute l’étendue du territoire. Dans tous les centres où l’opération a effectivement débuté, le constat révèle que le processus d’enregistrement a du plomb dans l’aile.

A Lomé, un tour effectué entre midi et treize heures dans quelques centres de recensement a révélé que tout a commencé avec un retard inquiétant.

« Depuis le matin (06h) que nous étions ici, nous a révélé un opérateur de saisie à l’école primaire publique Bègare (quartier populaire de Lomé), c’est vers onze heure que les kits nous sont finalement parvenus. La lassitude commençait par avoir raison de nous et bon nombre de nos camarades étaient tentés de regagner leur domicile ». Mais, depuis l’arrivée des kits, le travail a véritablement démarré. Affirmation presque identique dans un autre centre, non loin de là, qui a eu l’honneur de connaître la visite du Premier Ministre Me Yawovi Agboyibo qui a invité tout un chacun à accomplir loyalement la mission qui est la sienne.

S’agissant du déroulement des opérations, des membres ont souligné qu’ils se retrouvent quelquefois face à des candidats à l’enregistrement sans pièces d’identité. Aussi, peut-on constater que des groupes électrogènes prévus pour parer à toutes éventualités (dues à la crise énergétique que connaît le Togo depuis quelques mois), ne sont pas alimentés en carburant. Et il faut compter sur le civisme de certains citoyens qui, par endroit, cotisent d’eux-mêmes pour ravitailler les groupes électrogènes. Jusqu’ hier, d’ autres centres n’ont pas encore acquis tout leur matériel de travail.

Des difficultés observées dans tout le pays

A l’intérieur du pays, les difficultés constatées sont les mêmes qu’à Lomé.
Sur les soixante-seize centres installés à Lomé, à peine quatre fonctionnaient en milieu de matinée, a indiqué Dish-Ma Mwanza, expert électoral à la Commission électorale nationale indépendante (Céni) chargée d’organiser ce scrutin.
« C’est le début. Il y a des ratés et des insuffisances. Nous allons donner des instructions, car ces législatives sont vitales pour le Togo », a expliqué le Premier ministre Yawovi Agboyibo.

Les difficultés sont liées notamment à des problèmes techniques, selon un expert de la Céni. D’autres sont dues en partie du fait que certains opérateurs de saisie sont en grève. Ils réclament l’augmentation de perdiems.
« Nous avons tous beaucoup appris de nos erreurs passées et nous sommes désormais suffisamment conscients des maladresses et des faux pas à ne plus commettre », a indiqué dimanche soir Faure Gnassingbé, Président de la République Togolaise, dans un discours à la nation à la veille du recensement.

Vu le retard inquiétant que prend déja le processus du rencement, l’Union des Forces du Changement (UFC) appel la CENI à prolonger de quelques jours la durée de l’enregistrement.

Confrontée à des difficultés techniques et matérielles, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) a déjà reporté deux fois le scrutin qui devait se tenir en juin puis en août. La Céni n’a pas encore communiqué de nouvelle date. Une situation qui inquiète plus d’un.

Sanctionné depuis 1993 pour « déficit démocratique », des législatives « libres » et « transparentes » sont la principale condition posée par l’Union européenne (UE) pour normaliser ses relations avec Lomé.

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