Thabo Mbeki : « Les relations entre l’Afrique et les ex-colonisateurs sont illégales ! »


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L’Afrique est minée par de multiples conflits qui constituent un frein à son développement. Comment les prévenir et mieux les gérer pour épargner des vies ? L’ex-président sud-africain Thabo Mbeki, s’est penché sur la question, à l’occasion du sixième sommet Africités. Il estime que c’est aux Africains de gérer les conflits dans le continent et non aux Occidentaux.

Thabo Mbeki est implacable contre l’interventionnisme des Occidentaux dans les conflits en Afrique. Lorsqu’il aborde le sujet, les traits de son visage se durcissent, refermant dans le même coup la poigne de sa main. En effet, l’ex-président sud-africain ne badine pas sur la question. Pour lui, c’est aux Africains seuls de gérer leurs conflits. Il rappelle également qu’en 2011, « les crises en Côte d’Ivoire et Libye ont fait ressortir une tendance dangereuse des pays occidentaux à penser qu’ils peuvent intervenir à tout moment dans les conflits au sein du continent ». Une attitude qui ne fait qu’empirer la situation, estime-t-il. Ce qui montre aussi en réalité que les « relations entre l’Afrique et les ex-colonisateurs sont illégales ! Nous dépendons encore beaucoup trop des ressources de l’Occident », déplore-t-il.

Renforcer les capacités de l’Union africaine

Quels sont les solutions qui permettraient aux Africains de mieux gérer les conflits qui minent le continent ? L’unité est primordiale selon Thabo Mbeki pour que l’Afrique sorte la tête hors de l’eau. « Nous devons rester unis pour protéger nos intérêts ».

L’union africaine (UA) pourrait également apporter sa contribution pour épauler les Etats africains. Selon l’ex-dirigeant sud-africain, il faut renforcer les capacités de l’UA. « Nos pays doivent léguer une partie de leur souveraineté à l’Union africaine pour assurer la paix et la sécurité », propose-t-il. Mais régulièrement discréditée, l’organisation est loin de faire l’unanimité dans le continent. Elle a vivement été critiquée notamment pour sa gestion du conflit libyen.

Assanatou Baldé
LIRE LA BIO
Assanatou Baldé est une journaliste sénégalo-française installée à Paris, . Indépendante, elle signe régulièrement dans plusieurs médias panafricains et féminins — Afrik.com, Amina Magazine, K-World Magazine, Afrikastrategies ou encore la radio américaine AWR — traitant aussi bien d’actualité politique que de culture ou de success-stories entrepreneuriales . Engagée pour les droits humains, l’égalité femmes-hommes et les questions migratoires, elle a réalisé le documentaire « Un Paris d’exil », qui dévoile le quotidien précaire des demandeurs d’asile installés sous les ponts de la capitale française . Portée par un afro-optimisme assumé, Assanatou Baldé insiste, dans ses articles comme dans ses conférences, sur l’urgence de préparer la jeunesse africaine à l’horizon 2050 — date à laquelle le continent comptera près de 2,5 milliards d’habitants — en s’appuyant sur l’éducation, l’innovation et la mobilité internationale
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