Terrorisme : Mokhtar Belmokctar, tué puis ressuscité pour la énième fois


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Le terroriste algérien Mokhtar Belmokhtar est-il réellement mort comme l’a annoncé le gouvernment libyen ? Après le groupe terroriste libyen Ansar Asharia, c’est au tour d’Al Qaida au Maghreb islamique (AQMI) de démentir la mort du terroriste algérien.

Les démentis se multiplient sur la mort de Mokhtar Belmokhtar qui, selon le gouvernement libyen a été tué dans une frappe américaine le weekend dernier en Libye. Après celui du groupe terroriste libyen Ansar Asharia, c’est au tour d’Al Qaida au Maghreb islamique (AQMI) de démentir la mort du terroriste algérien. Dans un communiqué mis en ligne cette nuit, AQMI indique : « Le moujahid Khaled Abou al-Abbas est toujours vivant et se porte bien », soulignant que « la vraie cible de cette frappe aérienne était les lions de Libye », faisant référence aux combattants libyens.

De même la katibat dirigé par le terroriste algérien a aussi démenti sa mort dans un communiqué publié par l’agence privée mauritanienne Al-Akhbar. Même Paris est sceptique sur la question alors même que les Etats-unsi ont annondé dimanche avoir mené un raid dans l’est de la libye pour tenter d’éliminer l’un des terroristes les plus recherchés de la planète. Pour le ministre français de la Défense, Jean yves le Drian, qui répondait aux questions de la chaîne française BMFTV, « c’est très probable qu’il soit mort mais ce n’est pas certain ».

Laissé pour mort à plusieurs reprises

Ce n’est pas la première fois que la mort du terroriste algérien est annoncé puis démentie. Pas plus tard qu’en mars dernier, plusieurs sources avaient annoncé qu’il était décédé après avoir consommé de la nourriture empoisonnée. Il avait également été donné pour mort par l’armée tchadienne en avril 2013 mais avait dans la foulée revendiqué un attentat-suicide meurtrier au Niger. De son côté, les Etats-Unis aussi n’ont toujours pas confirmé sa mort, le Pentagone s’étant refusé de le faire faute de pouvoir vérifier sur place tant la situation est chaotique en libye. Depuis la chute de Mouammar Kadhafi, suite au conflit libyen dont Nicolas Sarkozy est l’artisan, le président français est l’artisan, la libye vit dans la tourmente. Le pays a actuellement deux gouvernements, dont l’un est reconnu par la communauté internationale.

Une fois de plus, le doute subsiste donc sur la mort de Mokhtar Belmokhtar qui a également démenti son ralliement à l’organisation de l’Etat islamique. Mokhtar Belmokhtar, surnommé aussi « mister Malboro » pour ces trafics de cigarettes dans le désert, a été formé et a combattu en Afghanistan où il a été grièvement blessé à l’œil droit par un éclat d’obus, ce qui lui vaudra le surnom de « Belaouer » ou « Laouer », qui signifie « le borgne ». Puis il a combattu pendant la Décennie noire dans le sud de l’Algérie au sein du Groupe islamique armé (GIA), puis du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC). Il est à l’origine du ralliement des djihadistes algérien à Al-Qaida qui a donné naissance à l’organisation terroriste Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), en 2007.

L’un des terroristes les plus recherchés du monde

Le terroriste algérien n’est pas pour rien l’un des hommes les plus recherchés dans le monde s’il est toujours en vie du moins. Pour rappel, il est notamment à l’origine de l’enlèvement des deux Français Vincent Delory et Antoine de Léocour, au Niger, en janvier 2011. En décembre 2012, en conflit avec les autres chefs d’AQMI, il crée son propre mouvement, « Les Signataires par le sang », dont la principale action est la prise d’otages d’In Amenas dans le sud de l’Algérie, en janvier 2013, durant laquelle 37 otages et 29 terroristes ont trouvé la mort. Il aurait aussi supervisé le double attentat contre Areva au Niger, en mai de la même année.

Son groupe fusionne avec le le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) pour former l’actuel mouvement qu’il dirige « Al-Mourabitoune » qui a revendiqué, en mars dernier, une attaque meurtrière à Bamako au Mali, qui a causé la mort de cinq personnes. Une chose est sûre, mort ou vif, « le borgne » n’a pas fini de faire parler de lui…

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