Tentative d’enlèvement du général Mangou en Côte d’Ivoire


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Le chef d’état- major général des Forces de défense et de sécurité de Côte d’Ivoire (FDS-CI), le général de Brigade Philippe Mangou a échappé de justesse, vendredi à Yamoussoukro (241 km au nord d’Abidjan), à un enlèvement en règle de la part de certains éléments de la Garde républicaine, a-t-on appris de source militaire bien informée lundi à Abidjan.

Le général Mangou, qui s’était rendu d’urgence dans la capitale politique et administrative ivoirienne pour tenter de calmer les appelés militaires qui avaient entamé un mouvement de protestation dans la nuit de jeudi à vendredi, en tirant des coups de feu en l’air, pour exiger le paiement d’arriérés de primes, n’aurait dû son salut qu’à l’habileté de sa garde rapprochée qui l’a tiré d’un mauvais pas pour le conduire dans un grand hôtel de la place.

Selon le chef d’état-major, qui s’en est expliqué à la presse, ce soulèvement est dû à une rumeur infondée faisant état de traitement discriminatoire dans le versement des primes, alors que l’opération avait en fait commencé depuis le 31 janvier dernier.

Mais des sources proches des insurgés, qui sont tous des appelés du contingent recrutés après la tentative de coup d’Etat du 19 septembre 2002 et qui ont été communément baptisés « Blé Goudé merci », du nom du leader des « Jeunes patriotes », indiquent que c’est le non-paiement des primes de guerre, désignées sous le vocable « haut les coeurs », qui est à l’origine de cette manifestation de mauvaise humeur, qui s’est rapidement propagée à plusieurs villes de l’intérieur du pays, provoquant la panique au sein des populations.

La grogne des appelés du contingent

En mars dernier, ces mêmes appelés du contingent avaient bruyamment manifesté leur mécontentement à Abidjan pour le retard observé dans le versement des « haut les coeurs ».

Il avait fallu l’intervention personnelle du chef de l’Etat Laurent Gbagbo, chef suprême des armées, pour calmer la fronde.

Selon le colonel André Gouri, commandant du théâtre des opérations qui s’en est ouvert à la presse, un accord avait été trouvé entre le président et les appelés, consistant au versement mensuel, à chacun des « Blé Goudé merci », d’une somme de 90.000 FCFA, en vue d’apurer les arriérés de primes, de mars à décembre 2006. En plus de ce montant, ils ont reçu, sur la même période et toujours mensuellement, un pécule de 100.000 FCFA.

Pour les autorités militaires, le président Gbagbo a intégralement rempli son contrat, étant entendu qu’après le règlement des arriéres de primes, les appelés devraient désormais se contenter, en tout et pour tout, d’une solde mensuelle fixée à 100.000 francs, comme ils en avaient eux-mêmes formulé le voeu devant le chef de l’Etat.

Aux dernières nouvelles, la hiérarchie, sur les directives du président de la République, a entrepris de payer les primes de janvier, en « attendant de trouver une solution pour satisfaire tout le monde », assure le colonel Gouri.

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