Tchad : Référendum constitutionnel, un enjeu pour l’avenir du pays


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Mahamat Déby, président de la Transition du Tchad
Mahamat Déby, président de la Transition du Tchad

Les Tchadiens votent pour une nouvelle Constitution. Un référendum qui déterminera si le général Mahamat Déby Itno pourra poursuivre sa transition vers un retour des civils au pouvoir.

Les multiples appels au boycott

La population tchadienne est appelée aux urnes, ce dimanche 17 décembre 2023, pour se prononcer sur une nouvelle Constitution. Ce scrutin déterminera si la junte militaire dirigée par le général Mahamat Déby Itno pourra poursuivre sa transition vers un retour des civils au pouvoir.

Une partie importante de l’opposition et de la société civile appelle au boycott du référendum. Elle considère ce vote comme un plébiscite destiné à légitimer la junte et à perpétuer la « dynastie Déby ». En effet, le général Mahamat Déby Itno est le fils de l’ancien président Idriss Déby Itno, qui a dirigé le pays d’une main de fer pendant plus de 30 ans.

Référendum : le camp du « oui » favori

Le camp du « oui » a mené une campagne massive, avec l’appui de l’État. Le pouvoir en lace a déployé des moyens colossaux pour tenter de convaincre les populations à voter « oui ». D’ailleurs, le général Mahamat Déby Itno a réussi à rallier à sa cause l’un de ses principaux opposants, Succès Masra. Ce dernier, en exil, est récemment rentré au Tchad suite à des accords qui demeurent flous aux yeux des populations.

La nouvelle Constitution, si elle est adoptée, prévoit un État unitaire et décentralisé. Ce qui irrite l’opposition tchadienne. Celle-ci prône quant à elle un État fédéral, qu’elle considère comme une meilleure garantie de l’unité du pays. Les sondages donnent le camp du « oui » favori. Seulement, il faudra s’attendre à une faible participation.

Un 20 octobre 2022 en souvenir

Un vote massif contre le référendum pourrait affaiblir la légitimité de la junte dirigée par Mahamat Idriss Déby. Pire, si le « non » l’emporte dans ce référendum, cela pourrait ouvrir la voie à de nouvelles tensions politiques. On se rappelle encore des tensions qui ont viré au drame.

Le jeudi 20 octobre 2022, jour marquant la fin des 18 mois de Transition, les populations étaient massivement sorties dans les rues de la capitale N’Djamena. Elles tenaient à faire respecter au président de la Transition, Mahamat Idriss Déby, sa promesse de 18 mois de transition. Sauf que les manifestations avaient viré au drame.

La position ambigüe de Succès Masra

En effet, les forces de défense et de sécurité avaient fait usage de balles réelles, pour disperser des manifestants. Des dizaines de personnes avaient perdu la vie dans des heurts. Des civils et des éléments des forces de défense et de sécurité. D’ailleurs, c’est suite à ce drame que l’opposant Succès Masra s’est exilé. Il aura fallu les accords de Kinshasa pour que l’opposant rentre dans son pays.

Et à la surprise générale, Succès Masra, appelle à voter largement pour le « oui ». Lui qui a été un farouche opposant à la prolongation du mandat de Déby fils. On sait toutefois qu’à travers ce référendum constitutionnel de ce 17 décembre, le Tchad joue son avenir. De ce vote découlera  la nature du régime qui le dirigera le pays dans les années à venir.

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Journaliste pluridisciplinaire, je suis passionné de l’information en lien avec l’Afrique. D’où mon attachement à Afrik.com, premier site panafricain d’information en ligne
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