Depuis juillet, le Tchad est frappé par des pluies torrentielles qui ont causé des dégâts considérables. Selon le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha), ces inondations ont fait 503 morts et affecté plus de 1,7 million de personnes à travers le pays. Ce bilan tragique est le résultat de précipitations extrêmes qui ont touché pratiquement toutes les régions du Tchad.
Avec 117 départements sur 125 gravement affectés, les destructions sont massives. Plus de 212 111 maisons ont été détruites, 357 832 hectares de champs sont submergés, et 69 659 têtes de bétail ont été emportées par les eaux. Les pertes humaines et matérielles témoignent de l’ampleur de cette catastrophe qui dépasse de loin les crises précédentes.
Le gouvernement réagit face à la crise
Lors d’une conférence de presse, Marcelin Kanabé Passalé, ministre de l’Eau et de l’Énergie, a alerté sur les conséquences de ces pluies diluviennes. Bien qu’il n’ait pas donné de chiffres précis à ce moment-là, il a décrit une situation critique qui englobe des pertes en vies humaines, des dégâts matériels, et la destruction des cheptels. Le gouvernement tchadien tente de répondre à la crise en mettant en place un comité de suivi des inondations.
Ce comité a pour mission d’évaluer les risques liés à la pollution des sources d’eau potable et à la montée dangereuse des fleuves Logone et Chari. Ces fleuves, qui ont atteint des niveaux critiques, pourraient provoquer des inondations fluviales encore plus graves dans les jours à venir, aggravant la situation déjà désastreuse.
Mesures d’urgence pour éviter la contamination de l’eau
Face aux risques de contamination, le ministre Passalé a recommandé l’utilisation du chlore pour traiter les eaux provenant des forages privés avant toute consommation. Cette mesure vise à prévenir les maladies liées à l’eau, alors que les inondations augmentent les risques de pollution des réserves d’eau potable.
La communauté internationale a également été interpellée. Début septembre, l’ONU avait déjà lancé une alerte concernant les conséquences dramatiques des inondations dans la région, appelant à une action urgente pour prévenir une crise humanitaire plus vaste. Le financement nécessaire pour répondre aux besoins de la population et lutter contre les effets de cette catastrophe reste une préoccupation majeure.
Une crise liée au changement climatique
Les experts s’accordent à dire que ces événements extrêmes sont exacerbés par le changement climatique. Le Tchad, déjà vulnérable en raison de sa situation géographique et de son infrastructure limitée, subit de plein fouet les effets des dérèglements climatiques. Les inondations de cette année sont parmi les plus graves qu’ait connues le pays, et elles soulignent l’urgence d’une action concertée pour atténuer ces effets.
En plus des pertes humaines et matérielles, l’impact sur l’agriculture et l’élevage aura des répercussions à long terme sur la sécurité alimentaire du pays. Les 357 832 hectares de terres agricoles inondées risquent de réduire considérablement les récoltes, tandis que la perte de bétail affectera directement les moyens de subsistance de nombreuses familles.