Tchad : le Dialogue national commence le 28 juillet


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En visite officielle en France, le ministre tchadien de la Communication, Hormadji Moussa Doumgor, a tenu mardi une conférence de presse à Paris où il a annoncé le début du Dialogue national pour le 28 juillet. Celui-ci devra durer sept jours et créer un climat de confiance entre les différents acteurs politiques.

Le ministre tchadien de la Communication, Hormadji Moussa Doumgor, a annoncé mardi à Paris, que le dialogue national entre le gouvernement et « les chefs de partis dont la vocation est la conquête du pouvoir par les urnes » va commencer le 28 juillet prochain à N’Djamena, la capitale tchadienne. M. Doumgor, qui a fait cette annonce au cours d’une conférence de presse, a admis que ce dialogue est rendu nécessaire par le fait que l’opposition radicale a boycotté le recensement électoral, le référendum constitutionnel et l’élection présidentielle, « ce qui fait qu’il y a un déficit démocratique ».

La rencontre, qui durera sept jours, servira à créer un climat politique favorable à la résolution d’autres problèmes qui peuvent se poser comme les droits de l’Homme et la bonne gouvernance, a-t-il dit, ajoutant que cela passe d’abord par les structures de gestion du pays qu’il faut mettre en place de façon transparente.

« Remettre en route le processus démocratique »

Pour lui, la finalité fondamentale du dialogue est la volonté du gouvernement de créer un climat de confiance pour que tout le monde participe aux prochaines échéances électorales, à savoir les scrutins législatif et communal. Mais les partis politiques de l’opposition ont présenté des préalables dont, entre autres, la révision des listes électorales ainsi que le « toilettage » du code électoral et des instances qui doivent gérer les différentes phases électorales.

« Nous pensons, au gouvernement, que le dialogue est possible autour des ces questions fondamentales quand il s’agit de remettre en route le processus démocratique. Mais il y a un
malentendu entre ceux qui demandent un dialogue global qui, pour nous, serait un remake de la Conférence nationale souveraine, et nous, qui pensons que le dialogue est permanent », a-t-il laissé entendre. « Le dialogue politique s’impose à nous pour faire avancer un pays qui sort de plusieurs années de guerre et qui possède des contradictions presque ataviques. Il faut donc constamment dialoguer pour régler les problèmes et corriger ce qui peut l’être pour que les prochaines élections se fassent de façon transparente et acceptable pour tous », a ajouté M. Doumgor.

Tournée en France et en Belgique

Il a par ailleurs appelé la société civile à s’impliquer dans ce dialogue mais en évitant « la confusion des genres » car, s’est-il insurgé, « en se confondant à l’opposition radicale, on a l’impression quelquefois qu’une certaine société civile va à la conquête du pouvoir mais ne joue pas son rôle de « veilleur » pour éviter les dérapages de part et d’autre ». L’officiel tchadien a fait valoir que ce dialogue n’exclut pas « qu’un dialogue soit maintenu sur les principes avec les autres forces comme les politico-militaires », expliquant toutefois qu’il n’est pas question d’accepter le préalable de certains groupes armés sur le départ du président Déby avant tout dialogue. « Il (le président Déby, ndlr) a été élu, qu’on le veuille ou non, dans un pays démocratique. Le Conseil constitutionnel a rendu un verdict qui s’impose à tous. Même s’il y a eu fraude, même s’il y a eu des problèmes, le résultat s’impose à tout le monde. On ne revient plus sur cela quelle que soit la contestation qu’on peut opposer », a martelé Moussa Doumgor. Il a cependant invité les mouvements politico-militaires « à rentrer pour former un parti politique afin de participer aux débats et aller à la conquête du pouvoir par la voie des urnes ».

Le chef de la diplomatie tchadienne, qui est également porte-parole du gouvernement, conduit actuellement une délégation comprenant plusieurs ministres en tournée en France et en Belgique pour expliquer les positions du régime tchadien sur la crise qui secoue le pays, particulièrement dans sa partie orientale frontalière du Soudan.

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