Tchad : 50 ans d’instabilité politique


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François Tombalbaye
François Tombalbaye

Ancienne colonie française, le Tchad accède à l’indépendance le 11 août 1960 sous la présidence de François Tombalbaye. De coups d’Etat en attaques rebelles, ce pays aux importantes ressources pétrolières a connu une grande instabilité politique. Retour en vidéos d’archives sur un demi-siècle agité.

« Tchadiens, crions notre joie ! », s’exclamait le premier président tchadien François Tombalbaye, à minuit à la lueur d’une lampe-torche portée par le ministre de la Culture français André Malraux, le 11 août 1960. Dans la capitale N’Djamena, le chef d’Etat proclamait alors « solennellement que le Tchad est indépendant et souverain ».

Vidéo 1 : discours du président François Tombalbaye et présentation générale du pays, mars 1962.

En avril 1975, un groupe de militaires élimine le président Tombalbaye lors d’un coup d’État. C’est le premier d’une longue série. Depuis lors, toutes les « alternances politiques » ont lieu ainsi. Après cet assassinat, le pouvoir est entre les mains de Félix Malloum, renversé par Goukoumi Oueddei en 1979. Hissène Habré accède à son tour au pouvoir par les armes en 1982. L’année suivante, il doit faire appel aux troupes françaises toujours très présentes dans le pays, pour contenir une tentative d’invasion libyenne.

Vidéo 2 : reportage sur le « Dispositif épervier » : protection militaire française au Tchad contre l’ingérence de puissances étrangères, octobre 1986

La France, ancienne puissance coloniale, est en effet toujours très présente au Tchad, attirée notamment par ses importantes ressources naturelles (le pétrole, essentiellement). D’après la CIA, agence de renseignements américaine, les réserves prouvées du pays s’élevaient à 1,5 milliards de barils en 2008. Le pays reste cependant l’un des pays les plus pauvres au monde. La majorité de la population y travaille dans le secteur agricole, avec une production importante de coton, de gomme arabique et l’élevage de bétail. En 1990, Hissène Habré est renversé par l’actuel président Idriss Déby Itno, qui bénéficie du soutien de l’Hexagone.

Vidéo 3 : Première apparition publique d’Idriss Déby, une semaine après son coup d’Etat

Le pays est en proie à divers mouvements de rébellion qui seraient encouragés par le Soudan voisin. Les rebelles veulent renverser le président Déby qui, après modification de la constitution du pays, peut se présenter indéfiniment. Pour s’assurer du pouvoir, il truquerait les résultats électoraux. Ainsi, lors de la présidentielle de 2006, il a été réélu avec plus de 77% des voix.

Vidéo 4 : Attaque de rebelles sur la capitale N’Djamena pour renverser le président Déby, avril 2006

Le relations entre le Tchad et le Soudan s’enveniment. En 2008, N’Djamena estime que c’est la présence de milliers de réfugiés du Darfour (région de l’Ouest du Soudan) sur son sol qui pousse Khartoum à attaquer N’Djamena par rebelles interposés.

Vidéo 5 : Situation catastrophique des réfugiés du Darfour, juin 2004

Après plus de cinq années de guerre larvée entre les deux pays par rebelles interposés, Tchad et Soudan ont signé en janvier 2010 un « accord de normalisation » qui comprend l’expulsion des rebelles. Malgré les attaques rebelles visant à le renverser, Idriss Déby, au pouvoir depuis 20 ans, reste indéboulonnable grâce au soutien de son puissant allié.

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