Tariq Ramadan : « la corruption qui règne en Afrique est la faute des politiques »


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Invité au Week-end solidaire à Dakar, samedi dernier, l’islamologue Tariq Ramadan a donné, devant une cinquantaine de personnes, sa vision de la solidarité dans un monde de plus en plus globalisé mais où beaucoup d’individus sont également exclus de la société. Et l’Afrique n’est pas en reste.

Tariq Ramadan a participé samedi dernier à une conférence, lors du Week-end solidaire (WAS), organisée chaque année par de jeunes Sénégalais pour aborder la place de la solidarité dans un monde de plus en plus individualiste. L’objectif de cette initiative, trouver des moyens d’améliorer l’aide aux plus démunis, permettre aux associations d’êtres plus efficaces dans leurs actions. En clair, repenser la solidarité dans un monde qui évolue extrêmement vite. L’islamologue originaire d’Egypte, qui se rend régulièrement au Sénégal où il est très apprécié, notamment par la jeunesse, s’est lui exprimé lui sur la place de la solidarité dans l’islam.

« Pour voir de l’individualisme, pas besoin d’aller à New-York, Dakar suffit »

Contrairement aux idées reçues, l’individualisme n’est pas qu’un fléau dans les pays industrialisés. L’Afrique, où les sociétés sont pourtant perçues comme très solidaires, connait aussi une montée de l’individualisme. C’est précisément cette évolution que Tariq Ramadan a déploré. « Pour voir de l’individualisme, il n’y a pas besoin d’aller à New-York, mais d’aller juste à Dakar. Pour être solidaire il faut se réconcilier avec soi-même et ses mémoires. N’importe quel être humain riche ou pauvre a droit à la dignité ».

Pour l’islamologue, les Africains doivent se prendre en charge et éviter de toujours accuser l’Occident car la corruption qui règne en Afrique « ce n’est pas la faute de Washington ni de Paris mais bien des politiques en places ». Il rappelle également que pour changer le monde, « il faut d’abord changer soi-même ».

Assanatou Baldé
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Assanatou Baldé est une journaliste sénégalo-française installée à Paris, . Indépendante, elle signe régulièrement dans plusieurs médias panafricains et féminins — Afrik.com, Amina Magazine, K-World Magazine, Afrikastrategies ou encore la radio américaine AWR — traitant aussi bien d’actualité politique que de culture ou de success-stories entrepreneuriales . Engagée pour les droits humains, l’égalité femmes-hommes et les questions migratoires, elle a réalisé le documentaire « Un Paris d’exil », qui dévoile le quotidien précaire des demandeurs d’asile installés sous les ponts de la capitale française . Portée par un afro-optimisme assumé, Assanatou Baldé insiste, dans ses articles comme dans ses conférences, sur l’urgence de préparer la jeunesse africaine à l’horizon 2050 — date à laquelle le continent comptera près de 2,5 milliards d’habitants — en s’appuyant sur l’éducation, l’innovation et la mobilité internationale
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