Tanzanie : petit bug au ministère de l’Education


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Drapeau de la Tanzanie
Drapeau de la Tanzanie

Le ministère de l’éducation Tanzanien s’est équipé en matériel informatique hors de prix et totalement obsolète.

Le gouvernement tanzanien s’est fait avoir en beauté. Il s’est en effet porté acquéreur de 930 ordinateurs d’occasion Olivetti 486, pour un coût global de 276 900 $. Le contrat a été signé, rapporte The East African, par un représentant du ministère de l’éducation, Alexander Ndeki et deux exportateurs, M/S Commodities et Finance and Consulting, CFC.

Objectif : rattraper le retard technologique du pays, en équipant les écoles et les université d’une nation de 32 millions d’âmes qui, avec plus de 50% d’enfants entre 12 et 17 ans scolarisés, réalise de vrais efforts pour former sa jeunesse. En comparaison, le Rwanda scolarise 36, 4% de ses 12/17 ans et le Burundi 29%. Seul le Kenya fait mieux avec 62, 6% de scolarisés dans cette tranche d’âge.

Plus personne n’en veut

Jusque là tout va bien. Le « hic », c’est qu’avec un processeur de 100mhz, 16 megabits de RAM et 212 megabits de disque dur, l’Olivetti 486 est à l’informatique ce que le char à boeuf est à l’industrie automobile. Second « hic » le prix de cette vieillerie : 300 $, pièce, environ 2000 FF. À Paris on peut s’en porter acquéreur chez des revendeurs d’occasion pour une somme oscillant entre 600 et 900 francs. Vu les marges de bénéfices confortables que les revendeurs se taillent, il n’est pas téméraire de dire que la valeur réelle de ces vieilleries atteint au mieux les 250 FF. Afrik.com s’est amusé à en proposer à certains de ces professionnels : leur réponse est sans ambiguïté : « on en a trop, on n’en veut plus ».

Les experts de Dar Es Salam s’interrogent poliment sur le bien fondé de cette acquisition. D’abord il est impossible, en Afrique, de surfer sur un 486. Ensuite, si le prix d’un Olivetti 486 tourne autour de 375 $, frais de taxes inclus, dans les rues de la capitale tanzanienne, The East African affirme que les sociétés d’exportation n’ont pas payé de taxe pour au moins 700 de ces PC commandés par le ministère.

Que les étudiants tanzaniens se rassurent, l’Olivetti 486 serait protégé contre le bug de l’an 2000. Cinq mois après le passage tant redouté il est des réalités qui font chaud au coeur.

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