Taghreed Elsanhouri retrace l’histoire du Soudan


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Un film de 90 minutes, diffusé au Goethe Institut lors du Festival européen du film de Khartoum, retrace l’histoire du Soudan.

Une cinéaste britannique d’origine soudanaise, Taghreed Elsanhouri, invite les Soudanais à s’ « approprier » leur histoire. Elle a réalisé un documentaire de 90 minutes, Our Beloved Soudan, qui retrace l’histoire du pays. Ce dernier a été diffusé pour la première fois ce jeudi au Goethe Institut pendant le Festival du film de Khartoum, organisé par l’Union européenne.

Le film raconte notamment l’épisode sur l’indépendance du Soudan du Sud. Des hommes politiques ayant participé au processus d’indépendance témoignent dans le documentaire. « Je ne regarde pas la géopolitique. Je dis : en tant que Soudanais, de quoi peut-on être responsables ? Comment pouvons-nous nous regarder et assumer notre responsabilité ? », s’est interrogée la cinéaste, rapporte l’AFP.

A la suite du référendum d’autodétermination organisé du 9 au 15 janvier 2011, et dont les votes ont été quasi unanimes, le Sud-Soudan, pays à majorité chrétien, devient indépendant le 9 juillet 2011. La sécession, qui met un terme à 23 ans de guerre civile, est aussitôt reconnue par la République du Soudan, peuplée majoritairement par des musulmans. Le conflit aurait causé la mort de 2 millions de personnes et la fuite de millions d’autres. Toutefois, les tensions entre les deux pays persistent, notamment à propos du partage des frontières.

Elsanhouri, le déclic soudanais

Taghreed Elsanhouri est née à Dongola, au Soudan. A l’âge de neuf ans, elle arrive au Royaume-Uni avec sa famille, où elle obtient son diplôme en sociologie à l’University of Kent. Elle entreprend ensuite une carrière télévisée. Dans son entourage professionnel, aucun Soudanais. « Cela m’a beaucoup frustrée. J’ai pensé : les Soudanais n’ont-ils laissé aucune trace dans l’Histoire? (…) Je pense que tout mon projet, mon projet de vie, consiste à créer ces traces ». Un déclic qui l’emmène à la rencontre de ses origines et des populations soudanaises.

Des rencontres parfois semées d’embuches comme le raconte, à l’AFP, la cinéaste : « Je suis du Nord, et ils n’ont pas pu témoigner auprès de moi. Je me suis vraiment retrouvée face à l’étendue de la division de notre peuple ». Un témoignage crucial manque dans le documentaire. Celui du vice-président soudanais, Ali Osman Taha. Il est considéré comme le potentiel successeur du président Omar el-Béchir. Taghreed Elsanhouri regrette de ne pas avoir eu l’opportunité de le rencontrer.

La première projection a eu lieu à Dubaï en 2011 pendant le Festival international du Film. Le Soudan du Sud n’a pas encore été diffusé le documentaire qui a coûté au total 50 000 euros, dont une partie a été prise en charge par l’Union européenne.

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