Soudan : l’Union africaine rejette le gouvernement parallèle formé par les paramilitaires


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L'Union Africaine
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L’Union africaine rejette fermement le gouvernement parallèle proclamé par les paramilitaires soudanais, redoutant une fragmentation du pays en guerre. Une condamnation diplomatique qui vise à préserver l’unité nationale et freiner les dérives sécessionnistes.

Face à la menace d’un éclatement du Soudan, l’Union africaine (UA) a haussé le ton. L’institution continentale a officiellement appelé ses États membres ainsi que la communauté internationale à ne pas reconnaître le gouvernement parallèle annoncé par les Forces de soutien rapide (FSR), un groupe paramilitaire impliqué dans le conflit armé contre l’armée nationale soudanaise. Cette déclaration vise à freiner les velléités de partition dans un pays déjà ravagé par plus d’un an de guerre civile.

Un gouvernement parallèle pour diviser un pays en guerre

Le 26 juillet, les FSR ont annoncé depuis le Kordofan du Sud la nomination d’un Premier ministre, marquant ainsi une nouvelle étape dans leur tentative d’établir un pouvoir concurrent à celui de l’armée. Ce gouvernement dit « parallèle » exercerait son autorité sur les zones sous leur contrôle, principalement le Darfour, des zones du Kordofan et certaines localités du sud. Une initiative qui suscite une inquiétude grandissante dans les cercles diplomatiques africains.

Dans un communiqué publié le 30 juillet, le Conseil paix et sécurité de l’UA a dénoncé une manœuvre qui, selon lui, « compromet gravement les efforts de paix et l’avenir même du Soudan ». L’organisation appelle à l’unité territoriale et institutionnelle du pays et condamne, « sans équivoque », toute forme d’ingérence étrangère dans le conflit. Une allusion directe aux Émirats arabes unis, accusés de soutenir militairement les FSR, malgré leurs démentis.

Une condamnation unanime en Afrique et au Moyen-Orient

L’Union africaine n’est pas seule dans sa réaction. D’autres instances régionales, comme la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), ont également rejeté l’initiative des FSR, évoquant de « graves répercussions sur l’unité du Soudan ». La Ligue arabe et l’Arabie saoudite ont emboîté le pas, appelant au respect des institutions officielles. L’Égypte, alliée de l’armée soudanaise, a été la première à condamner cette démarche, affirmant qu’elle refusera « toute forme de division du Soudan ».

Depuis avril 2023, le Soudan est plongé dans une guerre sanglante entre les forces du général Abdel Fattah al-Burhane et celles de son ex-allié devenu rival, Mohamed Hamdane Dagalo, chef des FSR. Le conflit a déjà fait des dizaines de milliers de morts et plus de 14 millions de déplacés. L’ONU qualifie la situation de « pire crise humanitaire au monde ». Dans ce contexte chaotique, l’appel de l’Union africaine sonne comme une tentative de sauver ce qui peut encore l’être.

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