Soudan : l’armée opte pour la méthode forte au Kordofan-Sud


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Karthoum est prêt à utiliser « tous les moyens » nécessaires pour combattre la rébellion au Kordofan-Sud, dans l’Est du pays. Les Nations Unies, qui craignent pour les populations civiles, ont réclamé ce vendredi l’ouverture de corridors humanitaires.

Les forces armées soudanaises (SAF) se sont dit déterminées à se battre,
« avec tous les moyens » dont elles disposent, contre les rebelles du Kordofan-Sud, situé à l’est du pays. Leur porte-parole Sawarmi Khaled Saad a déclaré ce jeudi : « Nous poursuivons nos opérations dans les collines autour de Kadougli, la capitale de l’état nordiste du Kordofan-Sud) pour arrêter la rébellion ». Karthoum mène depuis le 5 juin des actions militaires contre des rebelles proches de l’Armée populaire de libération du Soudan (SPLA), les forces militaires du Sud-Soudan. Interpellée par l’escalade de violence dans la région, la communauté internationale a appelé les deux camps à cesser les combats. Le président américain Barack Obama a demandé mercredi au gouvernement de Karthoum de privilégier le dialogue plutôt que l’option militaire.

Des pourparlers sont en cours à Addis Abeba, dans la capitale éthiopienne pour trouver un accord entre le régime de Khartoum, les responsables du Sud-Soudan et l’ancien chef d’État sud-africain, Thabo Mbeki, médiateur de l’Union Africaine pour le Soudan. Ce dernier a invité jeudi soir à la table des négociations une délégation représentant les combattants de l’état nordiste du Kordofan-Sud. Objectif : tenter de négocier un cessez-le-feu.

L’indépendance du Sud-Soudan cristallise les tensions

Les Nations unies craignent pour la sécurité des populations civiles. Elle a demandé ce vendredi l’ouverture de corridors humanitaires. « L’insécurité constante et les restrictions de mouvements des acteurs humanitaires continuent à limiter de façon vraiment critique l’accès aux civils déplacés dans et autour de la ville de Kadougli », a affirmé Elisabeth Byrs, la porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha). Près de 60 000 habitants de Kadougli et ses alentours ont déjà fui les violences.

Le Kordofan-Sud, seul état pétrolier du Nord, se trouve à la frontière avec le Sud-Soudan et a été un champ de bataille pendant la guerre civile entre Kharthoum et le Sud-Soudan (1983-2005). Cette région est devenue l’expression de la tension qui règne entre le régime d’Omar el-Béchir et les autorités du Sud-Soudan qui sera officiellement indépendant le 9 juillet prochain.

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