Sonko fixé le 1er juin, le Sénégal sous haute tension


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Manifestations au Sénégal
Manifestations au Sénégal (illustration)

L’opposant sénégalais Ousmane Sonko sera fixé sur son sort, le 1er juin prochain. Les chambres criminelles ont requis 10 ans de prison contre le leader politique poursuivi pour viols.

Au Sénégal, le procès opposant Ousmane Sonko à Adji Sarr s’est tenu mardi devant les chambres criminelles du tribunal de grande instance de Dakar. Le procureur a requis une peine de 10 ans de réclusion criminelle. L’opposant est accusé de viols par la masseuse du salon Sweet Beauté. Le verdict a été mis en délibéré au 1er juin 2023. Le Sénégal se prépare à toute éventualité.

Des entreprises d’intérêt français saccagées

Les évènements en marge des audiences précédentes ont sans doute servi d’enseignements aux autorités sénégalaises. En effet, par un passé récent, des manifestants soutenant Ousmane Sonko n’avaient pas hésité à s’attaquer à des édifices étatiques, comme les agences de fourniture d’électricité et autres services de télécommunication. De même des entreprises d’intérêt français ont été saccagées.

Conscientes de cet état de fait, les autorités sénégalaises ont pris les devants. Les forces de défense et de sécurité sont déployées devant les structures susceptibles d’être attaquées par des pro-Sonko. Ces derniers avaient, par exemple, incendié une partie de l’entrepôt du magasin Auchan de Thiès. D’autres boutiques de la même filiale française avaient subi la furie des manifestants.

« Trop de tension dans le pays »

De même que des stations-service et des biens publics qui ont été sérieusement endommagé. C’est le cas de la société nationale de transport Dakar Dem Dikk qui a vu plusieurs de ses bus réduits en cendres. Ce mercredi matin, la Sénélec de Thiès est bien sécurisée par des éléments de l’armée sénégalaise, armés de fusil d’assaut. De même, devant chaque boutique Auchan sont déployés des policiers ou gendarmes.

La tension est perceptible et les populations vivent la peur au ventre. « Nous sommes conscients que cela peut dégénérer à tout instant. Il suffit de se souvenir des évènements antérieurs pour comprendre que tout peut arriver. Nous sommes inquiets en tant que responsables de famille et surtout quand on a des enfants. Que cela soit Macky Sall ou Sonko, ils doivent nous aider à retrouver notre sérénité. Il y a trop de tension dans le pays », confie Soukèye Bâ, sexagénaire.

« Tous marre de leurs agissements »

Même son de cloche chez Alima Seck, la trentaine, lunettes de soleil, cheveux naturels qui cachent mal son visage dépigmenté. Elle dit ne pas accepter que des politiciens tentent de lui ôter sa joie de vivre. « Je ne vais pas l’accepter. Ce n’est pas parce que Sonko veut accéder à la Présidence qu’il doit brûler le pays. De même, en voulant garder son fauteuil de Président, Macky Sall ne doit pas compromettre notre sécurité. Il faut qu’ils arrêtent. Nous avons tous marre de leurs agissements », se désole-t-elle.

Pour l’heure, c’est l’accalmie relative dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. A Ziguinchor, ville du Sud du Sénégal où Ousmane Sonko est maire, les jeunes ont barricadé les ruelles menant au domicile de leur leader. Rappelons que les derniers incidents sur place, en Casamance, avaient fait au moins trois morts dont un policier, tué par un blindé de la police nationale.

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Journaliste pluridisciplinaire, je suis passionné de l’information en lien avec l’Afrique. D’où mon attachement à Afrik.com, premier site panafricain d’information en ligne
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