Somalie et Nigeria : terrains minés pour les journalistes


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Les 5 pays les plus dangereux pour les journalistes en 2012 (Source : INSI)

Au moins huit journalistes ont été assassinés sur le continent africain en 2012. La Somalie et le Nigeria, où le groupe islamiste Boko Haram a fait de la presse une nouvelle cible, figurent parmi les pays les plus dangereux au monde pour les journalistes à ce jour.

Le Nigeria et la Somalie comptent parmi les cinq pays où les journalistes sont en danger, au vu des meurtres qui y ont été perpétrés, selon l’Institut international pour la sécurité de la presse (INSI) « qui se consacre exclusivement à la sécurité des professionnels des médias d’information travaillant dans des environnements dangereux ». Ce mercredi encore, le journaliste Farhan James Abdulle a été assassiné dans son pays alors qu’il rentrait chez lui, « dans le village de Garsor, à proximité de Galkayo, capitale de la région somalienne Mudug (Nord-Est) », rapporte Reporters sans frontières (RSF).

Les 5 pays les plus dangereux pour les journalistes en 2012 (Source : INSI)

En 2012 (jusqu’au au 16 avril), sur la trentaine de journalistes tués d’après l’INSI, huit l’ont été sur le continent africain, notamment en Afrique du Sud, en Somalie, en Angola et au Nigeria. « Depuis le 1er janvier 2012, un acteur de l’information est tué tous les cinq jours », indique par ailleurs RSF. Pour l’organisation de défense de la liberté de la presse, ce sont ainsi au total « 21 journalistes et 6 net-citoyens et citoyens-journalistes » qui ont été assassinés cette année.

Boko Haram, nouveau « prédateur de la liberté d’informer »

A l’instar des populations locales, les zones de conflit sont toujours périlleuses pour les journalistes et elles sont multiples en Afrique. Parmi les douze pays les plus dangereux, à l’heure actuelle, pour les soldats de l’information répertoriés par l’INSI, figurent sept pays africains : la République centrafricaine, le Tchad, la Libye, le Mali, la Somalie, le Soudan du Sud et le Soudan. A l’exception de la Syrie, les autres pays de la liste (Afghanistan, Irak, Pakistan et Yemen) traînent leur mauvaise réputation depuis plusieurs années déjà.

A l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse, célébrée le 3 mai, RSF a étoffé sa liste des « prédateurs de la liberté d’informer ». En 2012, ils sont au nombre de 41 avec l’entrée notamment de la secte islamiste Boko Haram. Le 26 avril dernier, le groupe terroriste attaquait les locaux des quotidiens This Day à Abuja, la capitale fédérale nigériane, The Sun et The Moment à Kaduna, dans le nord du pays, faisant au moins neuf morts dont un kamikaze. Boko Haram a confirmé le 1er mai que les médias étaient désormais dans son collimateur en publiant une liste. La majorité des principaux titres nigérians, ainsi que la Voix de l’Amérique (VOA) et le service haoussa Radio France Internationale (RFI), en font partie.

Le Conseil suprême des forces armées en Egypte, qui dirige le pays depuis la chute de l’ancien président Hosni Moubarak, et Abdulkadir Hussein Mohamed (alias « Jahweyn »), le ministre de l’Information, des Postes et des Télécommunications du gouvernement fédéral de transition somalien sont désormais considérés comme des « prédateurs de la liberté d’informer ». Sur le continent, ils rejoignent notamment Teodoro Obiang Nguema, le président de la Guinée équatoriale.

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