Somalie : « des routes plutôt que des navires de guerre »


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Développer les infrastructures en Somalie et notamment les routes et les ports seraient plus efficace pour lutter contre la piraterie qu’envoyer des navires de guerre étrangers, rapporte une étude publiée dans le British Journal of Criminology par l’Université d’Oxford et le King’s College de Londres.

Permettre aux chefs de clans somaliens de pouvoir décemment subvenir à leurs besoins est la meilleure solution pour lutter contre la piraterie, selon une étude publiée dans le British Journal of Criminology par l’Université d’Oxford et le King’s College de Londres. Le rapport encourage à la construction de routes et de ports plutôt qu’à l’envoi de navires de guerre étrangers. Depuis 2008, l’Union européenne a envoyé des navires militaires avec pour objectif de sécuriser le Golfe d’Aden, au large de la Somalie: la mission Atalante.

« Relier les zones reculées aux routes du commerce »

Le rapport montre que les communautés locales protègent les pirates en Somalie car il n’ont pas d’autres sources de revenus. Les navires de guerre étrangers ont une présence très visible dans la région pour sécuriser les navires de marchandises qui passent par le Golfe d’Aden. Les attaques de navires ont décliné mais près de 40 personnes seraient toujours retenues en otages, selon l’ONU.

golfe_d_aden_carte.jpg « En développant les infrastructures en Somalie, notamment en construisant de nouveaux ports et de nouvelles routes pour relier les zones reculées aux routes du commerce, nos recherches concluent que les communautés pauvres seraient moins enclines à recourir à la piraterie », explique Federico Varese, le co-auteur du rapport qui travaille à l’Université d’Oxford, peut-on lire sur la BBC.

Pas d’autres alternatives

Les habitants de la ville de Bosasso, dans le nord-est de la Somalie, auraient ainsi coupé leurs relations avec les pirates une fois que l’économie s’est développée, rapporte l’étude. Quand une ville assure son développement économique et redevient un centre de commerce important, elle assure un rayonnement dans toute la région, et les clans locaux ne tolèrent alors plus les pirates, et sont même amenés à les emprisonner, indique encore ce texte. « Les communautés locales soutiennent les pirates quand il n’y a pas de meilleur alternative pour obtenir des rentrées d’argent régulières », ajoute Federico Varese.

Il y a trois ans, ces pirates détenaient 700 membres d’équipages et plus de 30 navires. Leurs activités n’avaient alors jamais été aussi importantes. La Banque mondiale estime que ces mercenaires ont touché autour de 400 millions de dollars de rançon entre 2005 et 2012.

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