Sida : la Guinée fait partie des pays africains à la traine


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A l’occasion de la Journée mondiale de Lutte contre le SIDA, célébrée ce 1er décembre, l’association internationale humanitaire d’aide médicale Médecins Sans Frontières a, par le biais d’un communiqué, déploré le faible engagement du gouvernement guinéen dans la prise en charge des malades du sida.

(De notre correspondant)

La journée mondiale de lutte contre le SIDA est célébrée ce samedi 1er décembre. Mais « le VIH/SIDA reste une problématique ignorée en Guinée », déplore Médecins Sans Frontières (MSF) dans un communiqué rendu public ce vendredi. L’organisation internationale humanitaire se dit inquiète de la situation et interpelle le gouvernement guinéen et les bailleurs de leur faible engagement concernant la prise en charge des patients.

En ce qui concerne la prise en charge des enfants et des femmes enceintes, MSF est très inquiet : « seul 1 enfant sur 6 qui a besoin de traitement le reçoit et 6 femmes sur 10 n’ont pas accès aux programmes de prévention de la transmission mère-enfant (PTME) ».

L’organisation juge dramatique les conditions d’accès aux soins des personnes vivant avec le VIH en Guinée. « Faute de traitements en quantité suffisante dans le pays et aux dysfonctionnements de l’approvisionnement en médicaments, des structures de santé sont contraintes de refuser des patients pourtant éligibles au traitement ARV. Les délais d’attente de traitement s’allongent et les patients risquent dès lors de présenter davantage de complications, voir de mourir », regrette-t-elle.

Selon le chef de mission pour Médecins Sans Frontières en Guinée, Corinne Benazech, « au Centre Médical Communal de Matam, dans la banlieue de Conakry, nos équipes reçoivent quotidiennement des patients en stade avancé de la maladie, c’est à dire aux portes de la mort. Une situation inacceptable qui pourrait être facilement évitée avec un dépistage précoce de la maladie, et en initiant rapidement un traitement antirétroviral chez le patient en besoin ».

Un traitement trop onéreux

Selon l’organisation internationale humanitaire, la Guinée fait partie des pays africains à la traine concernant la prise en charge du VIH/SIDA. « Faute de moyens financiers et d’expertise suffisants, un certain nombre de standards internationaux de qualité de la prise en charge des personnes vivant avec le VIH/SIDA ne sont toujours pas mis en place », constate MSF.

Pour des raisons de coût, dira-t-il, les traitements améliorés, à base de ténofovir (TDF), ne sont toujours pas disponibles dans le pays alors que ces thérapies améliorent d’avantage l’état de santé du patient, présentant moins d’effets secondaires que la zidovidine (AZT), actuellement utilisées dans le pays.

Les patients n’ont pas accès aux analyses biologiques primordiales comme les CD4 ou la charge virale. D’après l’Ong, les matériels ne sont pas fonctionnels. Par ailleurs, un manque de réactivité est constaté.

Enfin, la prise en charge psychosociale des patients, inexistante dans la majeure partie des structures de santé, est seulement assurée dans quelques sites appuyés par certains acteurs dont MSF. Or, la prise en charge des personnes vivant avec le VIH doit être globale, c’est-à-dire qu’il faut aussi accompagner la personne dans sa maladie, son traitement et ses conséquences.

MSF lance un appel au gouvernement Guinéen et à la communauté internationale afin qu’ils se mobilisent pour s’engager davantage. L’organisation souhaite que des soins gratuits et de qualité soient assurés à la population Guinéenne infectée par le VIH/SIDA.

Selon une étude effectuée en 2011 par MSF, 40% des personnes infectées vivant avec le VIH/sida sont toujours privées de traitement, soit environ 16 000 personnes sur l’ensemble du pays.

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