Sénégal : un étudiant tué par balles


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Un étudiant sénégalais de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis a été tué par balles, lors d’une manifestation pour réclamer le paiement des bourses.

A Dakar,

Drame au Sénégal où un étudiant a perdu la vie lors d’échauffourées avec la gendarmerie consécutives à la colère des étudiants qui réclamaient le paiement de leurs bourses.

Tout est parti de la décision prise par les étudiants de se rendre au restaurant pour s’alimenter sans payer d’autant que le paiement de leurs bourses avait accusé un sérieux retard. Selon le récit fait par le ministre sénégalais de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, « les étudiants voulaient manger au restaurant sans payer. Comme l’administration des restaurants voulait défendre son bien, elle a, par le canal du recteur de l’université, fait appel aux forces de l’ordre pour éviter d’être lésé. Cela a abouti à des heurts qui ont engendré une perte en vie humaine que nous regrettons ». Bilan, un mort parmi les étudiants et près d’une vingtaine de blessés côté gendarmes.

Le défunt, du nom de Mouhamadou Fallou Sène, était originaire de Diourbel (centre du Sénégal). Sa famille a condamné, avec la dernière énergie, le meurtre, et réclame le corps retenu à l’hôpital pour les besoins d’une autopsie. Suite à ce drame, les défenseurs des droits humains ont crié au scandale, appelant l’Etat à prendre les sanctions nécessaires contre les commanditaires de ce meurtre. Pour eux, « il n’est plus question de sanctionner seulement l’agent à l’origine de ce tir meurtrier, il faut aussi que la hiérarchie, qui a donné des ordres, paye pour ce drame ».

Pour sa part, condamnant la réplique des forces de sécurité jugée disproportionnée, le Syndicats Autonome des Enseignants du Supérieur (SAES) a décrété un mot d’ordre de grève de 48 heures. Les professeurs entendent ainsi se solidariser avec les étudiants qui, disent-ils, ne faisaient que réclamer un droit, qui finalement a coûté une vie humaine.

A noter que dans des villes comme Dakar, Thiès, suite à ce drame, les étudiants sont descendus en masse dans les rues et ont tout saccagé sur leur passage. A Ziguinchor, c’est plutôt une marche de protestation qui a a été initiée par les étudiants suite au meurtre de Fallou Sène. Les étudiants ont averti l’Etat que ces manifestations ne sont que les débuts d’une phase de contestation contre les dérives des forces de l’ordre. Après le meurtre, dans des circonstances similaires, d’un étudiant, en 2014, deux élèves ont été touchés par les projectiles des forces de sécurité, fin avril 2018, à Thiès. L’un des élèves ayant perdu un œil.

Réagissant à ce drame de Saint-Louis, le ministre sénégalais de la Défense, Augustin Tine, est d’avis que « les forces de sécurité et de défense, qui sont là pour la sécurité des personnes et de leurs biens, ne doivent en aucun cas faire l’objet d’attaque », car il a été établi que les étudiants de l’Université Gaston Berger ont été les premiers à avoir déclenché les hostilités en s’attaquant aux forces de sécurité venues les empêcher de s’alimenter au restaurant universitaire sans bourse délier.

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Une plume qui balance entre le Sénégal et le Mali, deux voisins en Afrique de l’Ouest qui ont des liens économiques étroits
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