Sénégal : suppression du visa, référendum en mai 2016, Macky Sall se livre


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Le Président sénégalais Macky Sall a accueilli, ce mardi matin, la presse étrangère lors d’un déjeuner au palais présidentiel. Le chef d’Etat a abordé plusieurs questions avec les journalistes dont l’éventuelle suppression du visa pour se rendre au Sénégal, le référendum pour la réduction du mandat présidentiel qui devrait avoir lieu en mai 2016 ou encore la situation de la compagnie Sénégal Airlines, à l’agonie.

A Dakar,

C’est très détendu, dans un costume bleu bic, taillé sur mesure, que Macky Sall s’est livré au 32 journalistes de la presse étrangère, issus des cinq continents, ce mardi 17 mars 2015, lors d’un déjeuner au palais présidentiel. D’entrée, le dirigeant a tenté d’aborder plusieurs dossiers concernant l’actualité du moment, répondant après un discours aux questions de la presse étrangère. Il a annoncé une éventuelle suppression du visa pour se rendre au Sénégal.

Une annonce loin d’être une surprise, puisque déjà lors de son voyage en Casamance il avait affirmé qu’une réflexion était en cours sur la question de sa suppression. Selon de nombreux professionnels du tourisme et observateurs du pays de la Téranga, la mesure de réciprocité du visa est une erreur du pouvoir car elle a miné le tourisme au Sénégal en raison des procédures administratives lourdes et coûteuses qu’elle engendre. « Nous effectuons une évaluation sur la procédure du visa. Cette question qui était au départ louable pose aujourd’hui beaucoup de difficultés, selon Macky. Lorsqu’un perception n’est pas bonne, il faut avoir le courage de se remettre en question ».

Sénégal Airlines pourrait renaître de ses cendres

Autre question très attendue, celle du référendum concernant la réduction ou non du mandat présidentiel de sept à cinq ans. « Il devrait avoir lieu aux alentours de mai 2016 », a annoncé Macky Sall. Le Président saura alors s’il poursuit ou non le septennat qu’il avait lui-même annoncé vouloir transformer en quinquennat avant de faire marche arrière.

Le Président s’est également dit confiant sur le cas de Sénégal Airlines, actuellement à l’agonie, qui pourrait être remis sur pied, malgré les énormes difficultés que la compagnie traverse.

« On doit plus travailler »

Macky Sall, qui sait qu’il est attendu au tournant sur le Plan Sénégal Emergent, une des promesses phares de sa présidence, l’a défendu. « Nous restons engagés sur le plan du développement pour la transformation en profondeur de notre structure économique », évoquant « une croissance inclusive, durable, génératrice d’emplois avec la promotion de certains nombres de valeurs pour l’ensemble des ministres », a-t-il déclaré. Selon lui, « pour que le Sénégal atteigne l’émergence, on doit plus travailler, il faut plus de productivité, il faut lutter contre le gaspillage, c’est dans ce schéma qu’on arrivera à nos fins », promettant que l’autosuffisance alimentaire en riz sera atteint en 2017. Le Sénégal importe en effet toujours la majorité de son riz. « Nous allons atteindre l’autosuffisance en riz car nous avons tous ce qu’il faut pour. Le gouvernement a mis en œuvre 32 milliards de FCFA pour atteindre la capacité de production qu’il faut. L’objectif sera atteint si nous poursuivons le programme engagé. Ce que la Thaïlande, le Vietnam et la Chine ont fait, le Sénégal peut le faire ». Mais encore faut-il que les Sénégalais acceptent de consommer local.

«Nous discutons avec les autorités de Kinshasa pour que les Y en a marre rentrent au bercail »

L’arrestation dimanche en République Démocratique du Congo (RDC) des leaders du mouvement citoyen sénégalais « Y en a marre » est aussi une des actualités brûlantes du moment. « Nous sommes en contact avec les autorités de Kinshasa pour que les membres de « Y en a marre » rentrent au bercail », a assuré le Président, soulignant qu’ils n’ont pas été maltraités et sont en bonne santé.

Le chef d’Etat sénégalais n’a pas manqué d’évoquer les différentes crises auxquelles sont confrontés les pays de la sous-région, se réjouissant de l’accord d’Alger entre les belligérants au Mali, appelant les partis qui n’ont pas signé à le faire. Sans compter la lutte ardue contre Ebola, se réjouissant des progrès réalisés dans les pays touchés. Ou encore de la guerre contre Boko Haram, saluant l’appui du Niger, Tchad, Bénin et Cameroun dans la lutte contre le groupe terroriste nigérian. Selon lui, « le terrorisme est devenu planétaire donc aucun pays n’est à l’abri du terrorisme. Mais le terrorisme cible avant tout la pauvreté donc il faut agir sur l’éducation et l’emploi des jeunes ».

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