Sénégal : le président Macky Sall «Le cas Karim a détérioré mes relations avec le président Wade»


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Invité de «Et si vous me disiez toute la vérité», une émission de TV5 Monde Afrique animée hier par Denise Epoté, le président Macky Sall s’est prononcé, entre autres questions, sur la demande sociale, les attentes des Sénégalais, l’acharnement supposé dans le cas Karim Wade et ses relations avec son prédécesseur à la tête de l’Etat du Sénégal.

Sur la demande sociale, les attentes de ses compatriotes, l’impatience des Sénégalais, plus particulièrement, du mouvement «Y’en a marre», après ses 21 mois au pouvoir, le président Macky Sall a dit avoir compris cette impatience, quoi qu’il faille relativiser. «Mes compatriotes ont l’habitude de vouloir tout avoir, tout de suite et immédiatement. Ce qui n’est pas possible. Il faut dire aux gens ce qui est possible», a-t-il affirmé, un langage un peu éloigné de celui que les candidats (lui y compris) tiennent en contexte électoral. Il a néanmoins rappelé qu’à son arrivée, ses premières urgences étaient de réinstaurer l’Etat de droit, l’égalité des citoyens devant la loi, de combattre une certaine injustice sociale ou de veiller à ce que le peu de richesses qui existe soit équitablement réparti.

L’arrestation de Karim Wade

Interrogé sur le fait que d’autres personnalités de l’ancien régime, à part Karim Wade arrêté, ne soient pas inquiétées, il a indiqué qu’au-delà de la Crei, d’autres actions ont été engagées, et que les résultats d’audits seront transférés à la Haute cour de justice qui a le pouvoir de juger les hautes personnalités de l’Etat comme les ministres. Toutefois, offusqué que l’on ne veuille voir que le cas Karim Wade, Macky Sall martèlera : «Ce n’est pas juste de dire qu’il n’y a qu’une seule personne arrêtée et de croire tout le monde doit être inquiété, car tous les dirigeants libéraux ne sont pas fautifs. Non, ce n’est pas un acharnement. Ces paroles ne sont qu’un slogan politique.» Convoquant la récente histoire, il a rappelé avoir été accusé de blanchiment d’argent, sous l’ancien régime. Tout de même, le Président Sall admettra que le «cas Karim» a détérioré ses relations avec Me Wade, celui qu’il dit son être son père spirituel et pour qui il confesse avoir beaucoup d’affection, en reconnaissance de son combat, son parcours exceptionnel et ses réalisations. «Malheureusement, il a raté sa sortie, mais cela n’enlève en rien à son mérite. En tant que président, il a fait ce qu’il a pu. Mais, c’est à moi de continuer son travail. Demain, ce sera à mon successeur de continuer mon travail», a-t-il affirmé.

Sa vision pour le Sénégal

Pour l’année qui s’installe, le Président sénégalais articule son souhait d’abord, autour de la réalisation du Programme Sénégal Emergent (PSE) basé sur 10 ans, un programme économique mis en place avec des partenaires qui est, en fait, une fusion avec le programme ‘Yonnu Yokkuté’’ dont la stratégie de croissance est basée sur 5 ans. «Avec la mise en œuvre des réformes, une ambitieuse stratégie de croissance annuelle 7% est à notre portée. Dans les pays de l’Uemoa, beaucoup d’états ont atteint et dépassé cet objectif, malheureusement le Sénégal a tardé dans ses réformes. C’est qui explique nos engagements, y compris dans la gouvernance, avec la mise en place de l’Ofnac et ses missions contre la corruption, la fraude, avec son pouvoir étendu, qui rendra compte directement à la justice. Le programme PSE sera présenté aux partenaires économiques et financiers, lors du Conseil consultatif de Paris prévu du 24 et 25 février de cette année, avec sa définition des projets et secteurs prioritaires comme l’agriculture, le tourisme, les infrastructures, une matrice de projets structurants et bien maîtrisés qui devrait permettre au Sénégal d’atteindre l’émergence avant 2025», a dévoilé le président Macky Sall.

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